La pollution lumineuse qui ne cesse de progresser vue de l'espace (photo Agence Spatiale Européenne)
Dans un article du 19 avril dernier, le journal Le Monde titrait " La lutte contre la pollution lumineuse prend du retard en France."
Cette nuisance dont on parle assez peu est pourtant importante et ses effets nocifs sur l'environnement nocturne. La pollution lumineuse est celle créée par "les éclairages artificiels omniprésents au point d’altérer les niveaux d’éclairage naturel de la nuit" avec toutes ses conséquences sur la santé (troubles du sommeil) et la biodiversité.
Nous vivons tous sous un ciel nocturne altéré. En France par exemple les points lumineux ont augmenté de 89 % en 25 ans !
Dans ce contexte très spécifique plusieurs associations ont saisi en mars le Conseil d’État afin d'obliger le ministère de l'Environnement à publier les arrêtés prévus par la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, en particulier sur les installations lumineuses dans les espaces naturels.
Nous avons déjà abordé ce sujet (voir nos articles des 31 janvier 2013 & 29 août 2016). Trop de lumières artificielles empêchent de scruter les étoiles, un label "réserve internationale de ciel étoilé" a été décerné en 2013 au Pic du Midi pour la préservation de la qualité du ciel à cet endroit. L'éclairage des villes est de plus en plus omniprésent bien que certaines communes fassent des efforts pour le réduire à partir de certaines heures. Mais davantage de prévention est devenue nécessaire.
Si en 2013, un arrêté a bien été publié au sujet de l'éclairage des bâtiments non résidentiels entre 1 heure et 7 heures du matin, il reste qu'aucun arrêté d’application n’a été publié sur les espaces naturels alors que la loi sur la biodiversité de 2016 avait inscrit les paysages nocturnes dans « le patrimoine commun de la nation » !
Le nouveau ministre de l'Environnement ne pourra pas rester longtemps indifférent sur ce dossier qui à juste titre reste brûlant. La pollution lumineuse en particulier dans les grandes villes, visible plusieurs kilomètres à la ronde, n'est pas une pollution secondaire, bien au contraire elle doit être combattue comme tout autre type de pollution.
Dominique Feutry