La rue des Barres entre l'église Saint-Gervais Saint-Protais et la MIJE (IVe)
Dans ce vieux Paris si cher aux habitants et prisé des touristes du pourtour de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, se nichent 3 rues et passage pittoresques qui donnent bien une représentation de ce que fut la ville au Moyen-Age.
La rue des Barres qui mesure 130 mètres et rejoint les rues François Miron et de l’Hôtel de Ville est appelée ainsi en raison de moulins implantées au lieu-dit des Barres au bord de la Seine toute proche. Comme beaucoup de rues elle a connu plusieurs dénominations, Moulins des Barres puis Moulins du Temple (propriétés alors des templiers) puis Saint-Jean de Gréve (du nom de l’église Saint-Jean-en-Grève toute proche démolie en 1837 pour construire des extensions de l’hôtel de Ville) et enfin rue du Chevet Saint-Gervais puis Malinvaud avant de devenir la rue des Barres pour une partie de sa section initiale.
L’alignement des maisons a eu lieu plus tardivement. Au sud la voie est munie d’escaliers. Un hôtel particulier dit Hôtel des Barres devenu Hôtel de Saint-Maur puis de Charny occupait l’extrémité vers le fleuve. Il fut détruit pour laisser passer le rue du Pont Louis Philippe.
Sur un côté face à une des entrées de l’église débouche la rue du Grenier sur l’Eau. Elle tient son appellation d’un dénommé Garnier qui a occupé l’endroit. Depuis l’an 2000, elle ne mesure plus que 30 mètres après qu’elle ait été tronquée. La section qui lui a été enlevée entre les rues du Pont Louis Philippe et Geoffroy l’Asnier a été rebaptisée l’Allée des Justes car elle longe le Mémorial de la Shoa.
La maison à colombages du XVIème siècle abritant à l'angle des rues des Barres et du Grenier sur l'eau la MIJE (maison internationale des jeunes) (IVe)
Son intérêt, outre son aspect, repose sur la maison à colombages formant angle avec la rue des Barres datant du XVIème siècle, bâtie originellement pour l’abbaye des Dames de Monbuisson (établie à Pontoise). L’encorbellement monté sur des consoles imposantes est souvent cité en référence. Elle est devenue Maison Internationale des Jeunes (MIJE) après son acquisition par la mairie de Paris en 1972. il est intéressant de noter que cette rue a abrité durant les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles le siège de la puissantes corporation des marchands. Des fouilles ont permis de mettre à jour des fours de potiers comme souvent le long de la Seine. Dommage que cette petite artère témoin d’un riche passé soit souvent si sale et encombrée de détritus.
Le passage du Gantelet entre la rue des Barres et la rue des Brosses (IVe)
La 3ème voie est en fait l’agréable et étroit passage du Gantelet, ex passage Saint-Gervais. Il longe la façade sud de l’église et permet de rejoindre par la rue des Barres, la rue de Brosse près de la place Saint-Gervais. Rattaché au service des parcs et jardins, il est fermé par 2 grilles qui ne sont ouvertes que pendant la journée. De ce chemin on aperçoit des parties inconnues telles des cadrans solaires sur le mur de l’église ou de l’autre côté les 3 encadrements de fenêtres anciens posés dans le jardin de la maison des compagnons du devoir toute proche.
Dominique Feutry