Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)
Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.
Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.
Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.
Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.
Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".
C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.
C'est une honte.
Je pense que la Mairie a les moyens de siffler la fin de la récré et de mettre tout le monde rapidement d'accord.
Quelle image cela donne de notre ville ?!
Rédigé par : Pierrot | 30 mai 2018 à 11:42
Autre remarque :
La Mairie de Paris qui fait partie des copropriétaires privés du Passage des Arbalétriers n’a pas levé le petit doigt pendant 16 ans pour mettre fin à cette mascarade de syndics et sauvegarder ce Passage en dépit des problèmes d’ordre public maintes fois signalés. (en effet la Mairie est propriétaire d’une grande bâtisse laissée à l’abandon depuis des décennies au fond de la copropriété du 64,66,68 rue Vieille-du-Temple qui est l’une des proprietaires du Passage).
En revanche, la Confédération Suisse, nouvellement propriétaire ( par donation) des locaux occupés par le Centre culturel Suisse, n’a pas attendu 6 mois pour agir en justice, avec succés, afin d’être en mesure d’entretenir son patrimoine ( et surtout pouvoir y conserver son activité de plus en plus menacée par les questions de sécurité). Autres lieux, autres moeurs : Le contribuable suisse est peut-être plus vigilant que le contribuable français ; mais cela nous donne une idée assez claire des minables qualités de gestion de la Mairie pour son patrimoine privé (qu’elle continue pourtant à acquérir à prix d’or dans le quartier, semble-t-il)
En attendant le Centre Culturel Suisse peut continuer d’occuper, sans problème, dans ce petit passage historique ( et contre l’avis de la majorité des copropriétaires du Passage) un local qui est réglementairement destiné à disparaître pour être remplacé par un jardin - C’est pas demain la veille.
Rédigé par : Mary | 29 mai 2018 à 11:36
Disons que les choses sont un peu moins simples : les murs de 3 copropriétés sont victimes des tags surtout depuis les dix dernières années ( sauf curieusement celui du Centre culturel Suisse). Les syndics et leurs avocats en dépit des plaintes des copropriétaires ont refusé avec acharnement de prendre des mesures conservatoires pour protéger les 3 façades. Il a fallu qu’un copropriétaire aille en référé , à ses frais, pour obtenir la fermeture du Passage au moins la nuit (à cause des taggeurs et autres nuisances bien connues du Marais). Incroyable mais vrai : Les 4 syndics se sont opposés avec leurs avocats à cette fermeture que le juge leur a néanmoins imposé pour mettre fin à un « trouble manifeste de l’ordre public.
Beaucoup de choses échappent au pouvoir des copropriétaires face à certains syndics en totale collusion avec de gros propriétaires qui s’approprient impunément un bien commun. Il faut savoir que les tags et graffitis font marcher le commerce en attirant les touristes, les guides parisiens et un publics jeune . Le personnel Centre culturel Suisse et la boutique éphémère augmentent leur chiffre d’affaire grâce à ces tags. Ne jetons pas l’opprobre sur la majorité des copropriétaires qui sont les «payeurs » victimes impuissantes de ce vandalisme.
Rédigé par : Mary | 29 mai 2018 à 11:24
"plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple .
Je pense qu'il y a une coquille, il s'agit du 56 au 58 rue Vieille du Temple, dans le cas contraire ce serait totalement ingérable.
JP 75003
Rédigé par : jp 75003 | 28 mai 2018 à 14:27
Je suis tout à fait d'accord avec cet article. Non seulement le passage est dangereux avec ses pavés défoncés mais encore le monde entier défile rue des Francs Bourgeois et l'état de délabrement de ce passage historique altère gravement l'image de Paris.
Rédigé par : marie-françoise masfétu-klein | 27 mai 2018 à 11:39