Le cœur de Paris : la Préfecture de police, l'Hôtel Dieu, la flèche de la Sainte Chapelle, la Seine et le Pont St Michel (Ve) (Photo Claude Charensol)
Nous avons tous reçu ce courrier de la Maire Anne Hidalgo adressé aux inscrits sur les listes électorales : quel nom souhaitez vous pour le regroupement des arrondissements du centre et quelle mairie a votre préférence entre celle du IIIe et celle du IVe ?
C'est une fois de plus la méthode du hochet qu'on distribue aux habitants pour qu'ils fassent joujou. On n'a pas été consultés pour connaitre notre opinion sur le principe de cette fusion. Voici ce qu'on en disait à l'époque où le sujet est venu sur la table. Notre opinion, exprimée en 2016, n'a pas changé depuis :
Si on compare entre eux la taille des arrondissements parisiens, on trouve aux deux extrêmes le 1er avec 17.100 habitants et le XVe qui en affiche 238.190. Un ratio de 14 ! Le IIe n'est guère mieux loti avec 22.390 habitants, un peu moins que le IVe et ses 27.769 habitants. Dans le centre historique de Paris, le IIIe se distingue avec 35.991 habitants. On voit que le total des quatre arrondissements, avec 103.250 habitants, est à peine au niveau de la moyenne de Paris (112.000) (source INSEE, recensement 2012).
En regroupant les quatre arrondissements du centre on doit pouvoir faire des économies d'échelle sans pour autant priver les habitants concernés de la qualité des services municipaux auxquels ils sont attachés. C'est ce que semble penser Mme Hidalgo. La réalité est tout autre.
La municipalité de Paris est construite, du point de vue des technostructures, sur une logique qui ne repose en rien sur les arrondissements. C'est le cas de l'urbanisme, de la propreté, des espaces verts et de la voirie qui ne sont pas décentralisés. C'est le cas aussi des unités fonctionnelles telles que la finance, le commerce, le logement...
Ces observations conduisent à la conclusion que les économies d'échelle sont un leurre puisque la masse des agents de la Ville (50.000 environ) appartiennent à une structure de l'hôtel de Ville déjà décentralisée suivant une logique propre. En résumé, les charges de structure sont à l'Hôtel de Ville, c'est là que les économies doivent porter.
Quelle mairie choisir ?
Les mairies de Paris font partie du patrimoine de l'arrondissement et en sont le repère prestigieux. Nos quatre mairies sont des édifices construits autour de 1860. Il est probable que chacun choisisse celle qui lui est familière. Les habitants du 1er resteront probablement silencieux. Ceux du IIe choisiront l'arrondissement qui leur ressemble le plus. Mais on n'empêchera pas les citoyens des trois arrondissements dont la mairie disparaîtra en tant que telle d'en ressentir une blessure.
Faut-il choisir un nom ?
Les autres arrondissements n'en ont pas et ne s'en portent pas plus mal. Mais si le pli se prend d'appeler ce secteur "Paris centre" on ne se battra pas pour s'y opposer !
GS