Réunie en assemblée ordinaire ce 11 février par son président Claude Birenbaum, la "Plateforme des associations parisiennes", dont "Vivre le Marais !" fait partie, a débattu de la disparition des "demandes de permis de construire" et des "déclarations préalables de travaux" du bulletin municipal officiel (BMO) de la Ville de Paris. Il s'agit de dossiers qui sont soumis à l'examen et à l'approbation de la direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris et au "visa conforme", en secteur sauvegardé, de l'architecte des Bâtiments de France (ABF).
Cette disparition s'est faite subrepticement et sans préavis. Elle jette un doute sur l'attachement à la transparence des dirigeants de l'Hôtel de Ville. Les associations parisiennes qui sont actives sur les dossiers d'urbanisme avec la volonté de protéger le patrimoine et l'environnement sont unanimes à regretter cette mesure qui manque d'élégance car elle donne le sentiment que la mairie de Paris cherche à rendre la tâche plus difficile encore aux associations qui voudraient se mobiliser pour exercer légitimement des recours.
La loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) du 1er juin 2018 avait donné le ton d'une restriction de la capacité pour les associations de contester les permis de construire. Dans un souci - louable - d’accélérer les processus de production de logements, elle comporte des dispositions qui restreignent la possibilité pour les association de défense du cadre de vie d'exprimer leur opposition aux projets qui portent atteinte au patrimoine et à l'environnement.
Outre nous-mêmes qui avons été actifs sur des affaires où le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais n'était pas respecté, la Plateforme compte dans ses rangs des associations qui ont œuvré pour la sauvegarde du patrimoine parisien. Parmi elles : "XVIème Demain" (Serres d'Auteuil et fondation Louis Vuitton), "SOS Paris" (Tour Triangle et Samaritaine), ACCOMPLIR (rénovation du quartier des Halles), Monts 14 (Tours du XIIIe, Parc de Bercy)....
La Plateforme compte en outre sur la solidarité des association nationales que sont "Sites & Monuments", "Vieilles Maisons de France" et "Patrimoine Environnement", actives sur tout le territoire et bien évidemment sur Paris.
Faute d'être averties en effet par le bulletin officiel, toutes ces associations devront surveiller les publications en mairies et suivre l'apparition in situ de panneaux d'affichage dont la date d'accrochage détermine le délai de recours. Il est clair que ces contraintes nouvelles auront pour effet de contrarier leurs actions et nous craignons que ce soit le but recherché par les stratèges de l'Hôtel de Ville. S'il n'en était rien, il serait souhaitable que nous en soyons rapidement informés afin que le doute soit levé et que nous prenions si nécessaire les dispositions qui conviennent pour continuer à exercer une vigilance bénévole qui est au service exclusif de la nation et de notre patrimoine collectif.
Post-scriptum du 13 février :
"Monts 14" nous signale le lancement d'une pétition en ligne...