Touristes dans le Parc des Berges de Seine, à hauteur du Pont Neuf, en 2018
Une compilation des informations disponibles sur les sites officiels et dans les articles de presse, sur la période 2015 à 2018, avec lissage des contradictions qui sont nombreuses, nous permet de dégager quelques chiffres-clé.
- Le nombre de touristes en France dans l'année est proche de 90 millions, dont 70 millions sont des européens. Paris compte pour 50 à 60 millions.
- La France est la première destination au monde en matière de tourisme, devant les Etat-Unis et l'Espagne
- Paradoxalement, la France ne détient pas le record des recettes touristiques. On vient chez nous mais on y séjourne et on y consomme moins qu'ailleurs... Avec un chiffre de recettes de 35 Milliards d'€, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la France est loin derrière les Etats-Unis, battue par l’Espagne, la Thaïlande et .... la Chine .
- Ces dépenses, selon la Banque de France, sans surprise, "profitent essentiellement à certains territoires", en particulier Paris, et "sont également très concentrées dans le temps" (juillet et août).
- Le site le plus visité en France est Disneyland Paris (selon l'INSEE), devant le Louvre, le château de Versailles et la tour Eiffel.
- Le nombre de nuitées des touristes en France est stable à 6,7. En triturant les chiffres, nous nous interrogeons un peu plus encore sur l'accroissement inquiétant de la densité d'habitants à Paris. Car sur la base de 50 millions de visiteurs dans l'année, le tourisme induit la présence permanente de 920.000 personnes supplémentaires dans la ville qui se concentrent évidemment dans les secteurs les plus attractifs et ont recours aux équipements publics. Pas étonnant que Paris soit encombré, que Paris étouffe, pas surprenant que des musées comme le Louvre ne sachent plus comment gérer la foule de ses visiteurs (10 millions par an selon Jean-François Legaret Maire du 1er arrt,)
Ainsi Paris rejoint (ou précède) Venise, Dubrovnik, Prague, Barcelone où le touriste est devenu non grata aux yeux de la population, à l'exception des marchands qui ne voient que des avantages à sa présence massive.
Que faut-il faire ?
Appliquer à Paris une politique malthusienne sur l'accès aux principales attractions de la Ville. Poursuivre l'encadrement et la surveillance du phénomène de la location saisonnière. Et promouvoir les régions. La France regorge de sites insuffisamment irrigués par le tourisme. Il est indispensable de procéder à un rééquilibrage à leur profit et au détriment de Paris qui est désormais menacée d'asphyxie !
GS
Sources : mission d'information sur le Tourisme de l'Assemblée Nationale, site <economie.gouv.fr>, Le Monde, Microsoft MSN, INSEE
Alors que je suis engagé avec ma famille dans un tour de France de découverte durant 5 semaines passant par le monde médiéval (Guédelon), la préhistoire (Lascaux IV), Nîmes (musée de la Romanité, Pont du Gard), village de Sommières, Lac du Bourget et capitale du Bugey, Dijon, Reims, Lens (Louvre), Lille et Dunkerque (stage de voile) permettez-moi tout en étant d'accord avec les conclusions de l'article concernant Paris-Paname-Ville Lumière de rappeler la nécessaire prudence vis-à-vis des moyennes:
-1- La France est première destination du monde pour le tourisme international uniquement parce que le tourisme inter-Etats des U.S.A., PREDOMINANT (il y a 50 Etats dont certains à eux seuls plus grands que la France (Texas) n'est pas - logiquement - pris en compte dans le tourisme international.
-2- En revanche les volumes financiers générés par le tourisme aux Etats-Unis sont nettement supérieurs avec une superficie 17 fois supérieure à celle de l'Hexagone... et que les stats de ressources financières "internationales" sont estimées plus qu'évaluées, les gains du tourisme agrégeant pour l'essentiel le tourisme national et international.
-3- La durée moyenne de séjour des touristes étrangers (et les moindres recettes correspondantes) sont tirées vers le bas par la proportion importante d'Européens du Nord et de l'Est (Allemands, Hollandais, Belges) qui se rendent en été vers le soleil méditerranéen (avec l'Espagne et le Portugal) comme destination première qui ne restent en France qu'une journée ou une nuit, voire deux maximum, la France étant alors lieux de transit. Le nombre moyen de nuitées est également tiré vers le bas par le tourisme -asiatique principalement, japonais notamment - "circulaire", où Paris voisine avec Londres, Venise ... avec des étapes de un à 3 jours maximum...
-4- Pendant les pics de l'été à Paris, il y a une partie des touristes qui ne logent pas à Paris intra-Muros mais dans le "Grand-Paris" avec des Hôtels qui ajoutent parfois Paris dans leur adresse, les communes de Paris-La Défense étant coutumières
de cette approche marketing
Ceci-dit pour éclairer plus avant les chiffres qui ne parlent que "sous la torture" comme le disait avec une ironie mordante Alfred Sauvy, mais la réflexion sur Paris surchargé, densifié, qui étouffe où finalement la politique du chiffre (quantitative) s'exerce aux dépens de la qualité de l'accueil est une réalité dommageable et il ne fait aucun doute qu'il serait possible de mieux faire avec une approche mieux diversifiée et moins affairiste...
Oui, le surmenage voire la déraison menace le gallinacé ...
Rédigé par : TMH | 26 juillet 2019 à 14:54
Alors que la transition écologique est un terme en vogue, je suis curieux de voir combien de temps il faudra avant que les pouvoirs publics comprennent que la poule aux œufs d'or de Paris (le tourisme de masse) prospère sur la croissance exponentielle du trafic aérien et la production non durable de toutes sortes de nuisances faisant fuir les habitants.
Avec les JO de 2024 qui se profile et des températures estivales dignes de Khartoum, le surmenage guette le gallinacé.
Rédigé par : Germain | 26 juillet 2019 à 13:29