Tour de France, image d'archives : Thomas Vockler, maillot jaune, se désaltère...
Qu'on aime le Tour de France ou pas, il y une similitude frappante entre le goujat qui éjecte son mégot par une chiquenaude en l'envoyant sur la voie publique et les coureurs cyclistes qui vident leur bidon et le lancent d'un geste rageur sur le bas-côté de la route sans souci apparent de respect de l'environnement.
La scène répétée à l'envi, par des sportifs que les spectateurs admirent, ne peut qu'influencer les esprit notamment les plus jeunes et les persuader qu'il s'agit d'une façon normale de se débarrasser de ses déchets.
Il n'est pas dans notre intention de condamner nos "géants de la route". Ils doivent boire et n'ont pas d'autre solution que d'agir ainsi et accessoirement d'uriner au bord de la route. Notre propos vise les commentateurs : ils devraient signaler, et le répéter régulièrement, que les sportifs n'ont pas le choix mais que les organisateurs du Tour (et autres compétitions) sont soumis à des règles de protection de l'environnement et s'y soumettent.
L'alimentation et les rejets ne sont autorisés que sur des tronçons désignés du parcours, où leur récupération est organisée. S'ils se produisent ailleurs, deux motards sont chargés de collecter les déchets. In fine, s'il en reste aux abords de la route, les municipalités se chargent de leur récupération.
Voilà ce que les commentateurs doivent expliquer, pour que le geste des sportifs ne soit pas vu comme un acte ordinaire et anodin, et le dire au moment même où leurs caméras filment la scène. Une façon peut-être d'obtenir que les fumeurs parisiens qui jettent par jour 10 millions de mégots (Le Figaro 09/06/19) réfléchissent à leur comportement irresponsable et, s'ils n'arrêtent pas de fumer ce qui serait la solution idéale, veillent en tout cas à déposer leurs mégots ailleurs que sur l'espace public.
Nous disons à ce propos que l'initiative de la mairie de Paris de décréter "19 rues sans mégots" (sur les 6.290 que compte la capitale) est d'une grande naïveté et d'une totale maladresse. Comment ne pas voir qu'en agissant ainsi elle donne licence aux fumeurs des 6.271 rues restantes, qui hésitaient peut-être, de se débarrasser allègrement de leurs mégots sur l'espace public ! Cette mesure fait penser aux "motocrottes" des années 90 qui institutionnalisaient par leur seule existence le phénomène des déjections canines sur les trottoirs.
Gérard Simonet