Le nouveau "look" des colonnes du 95 rue du Temple (IIIe) (Crédit photos Guillaume Bontemps, mairie de Paris)
La Mairie de Paris a lancé il y a moins d’un an le projet « Embellir Paris ».
L’association « Vivre Le Marais ! - Paris Centre » ne peut être qu’en faveur de telles initiatives, ayant à maintes reprises attiré l’attention de la Mairie de Paris et des Maires des IIIe et IVe arrondissements sur des endroits dans le Marais en état de déshérence, de saleté et d’occupation par un stationnement anarchique de vélos, motos, trottinettes, tel qu’à l’angle du 95 rue du Temple et de la rue Michel Le Comte dans le IIIe arrondissement.
Vingt localisations dans Paris ont été retenues pour cette opération, dont celle citée précédemment.
Des jurys ont été constitués pour choisir parmi différents projets celui qui serait retenu pour le lieu concerné. l’Association y a participé pour le projet du IVe "Le socle - Collectif 6m3" angle St-Martin/ Cloitre St Merri, représentée par son Président Gérard Simonet mais n'a pas été sollicitée pour le projet du IIIe.
Le 29 août 2019, dix projets d’ores et déjà achevés ont été inaugurés, dont celui de la rue du Temple, en présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo, de Pierre Aïdenbaum Maire du IIIe et de Ariel Weil Maire du IVe arrondissements.
Vues rue Michel le Comte à gauche, rue du Temple à droite
L’œuvre « Up/Side/Down/Town » réalisée par l’artiste Danois Daniel Van Der Noon et l’Agence The Street Society, est une fresque gigantesque, très colorée, palette de l’arc-en ciel, égayant le RDC d’un immeuble banal, béton gris, des années 70, gymnase, centre des impôts, commerces et habitations, propriété de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), incongru dans l’ensemble urbain ancien environnant qui est assez homogène. Il est à regretter que ce bâtiment n’ait pas été ravalé avant la mise en place de ce décor.
Sur les colonnes et murs des façades de l’immeuble, des dessins au trait noir suggérant des bâtiments, entremêlés, juxtaposés, dégagent l’impression du foisonnement de l’architecture urbaine, en partie rêvée, avec néanmoins quelque sites identifiables, Moulin Rouge, Arc de Triomphe, etc… Même travail de fresque au plafond et sur le sol de ce préau. L’ensemble dégage une impression de fraîcheur et de gaité, expression picturale à la frontière entre figuration et expression onirique, invitant le passant à la rêverie.
La question de la pérennité et de la préservation des peintures au sol va se poser très rapidement, l’endroit étant de grand passage.
Une plaque explicative de la démarche créatrice de l’artiste, en résonance avec le mouvement LGBTQ+ (*), est apposée sur la façade.
Une œuvre d’art existe par elle-même, pour l’émotion, les sentiments qu’elle éveille chez le spectateur, bien plus que par des explications intellectuelles, sociétales ou pseudo-philosophiques. La lecture de « Qu’est-ce que l’Art » de Tolstoî est particulièrement éclairante sur le sujet.
Claude Verrier
(*) LGBTQ+ = Lesbiennes, gay, bi, trans, queer (ceux qui s'interrogent), et + englobe toutes les autres réalités… (définition Libération)