Les berges rive droite à hauteur du pont Louis-Philipe, le 20 mars 2020, jour de leur fermeture totale à la population (Photo VlM - clic gauche jusqu'à deux fois pour en visualiser les détails)
C'est un témoignage pour la postérité : l'épidémie de coronavirus restera dans les mémoires de ceux qui l'ont vécue, confinés, éloignés de leur famille et de leurs proches, coupés de leur travail mué quand c'est possible en télé-travail, poussés à faire des provisions souvent déraisonnables de conserves, de sucre, de farine, de pâtes et de riz, sans compter les rouleaux de papier-toilette dont la vente n'a jamais été aussi prospère.
Atmosphère feutrée dans les rues. Peu de passants. Quand ils se croisent ils font un crochet pour passer à bonne distance. Des détritus un peu partout, en faible quantité cependant car les agents de la propreté sont là encore, avec courage, au péril de leur santé.
Des commerces fermés, à l'exception des pharmacies dont la croix verte clignote et des magasins d'alimentation. Le silence comme on ne l'a jamais entendu, le calme comme il arrivait d'en rêver quand le Marais était envahi de visiteurs.
Peu de jogueurs sur les berges, où j'ai croisé cinq agents des forces de l'ordre, préfecture ou mairie. J'avais dans la poche l'attestation fabriquée par mes soins avant de sortir au motif (sincère) de courses alimentaires, d'achats en pharmacie et du souci de me dégourdir les jambes.
Le jour viendra où ces lieux redeviendront ce qu'ils étaient. A l'identique ? Peut-être pas. Il est souhaitable et vraisemblable que sagement nous tirions les leçons de ce dérèglement de la planète qui n'est pas climatique comme on l'attend mais qui pourrait bien exprimer une réaction du Principe Créateur qui gouverne l'espace, la matière et la vie. En produisant des virus qui touchent l'humanité tout entière, n'est-il pas en train de nous signifier que notre modèle d'existence a passé les bornes ?
Gérard Simonet