Rue de Rivoli (IVe) le 13/05/20
La fermeture le 13 mai 2020 de l'axe Saint-Antoine/Rivoli à la circulation est le premier pas de mesures qui vont restreindre la circulation automobile dans le centre de Paris. Le moment est venu de se déterminer sur l'attitude qu'il convient d'adopter à l'égard des décideurs quels qu'ils soient sachant que Paris comme toutes les grandes villes doit prendre des dispositions pour réduire la pollution de l'air et la pollution sonore, pour des motifs de santé publique.
Il est un point sur lequel tous les avis des habitants convergent : le concept de piétonisation doit être rejeté pour les nuisances qu'il crée. Chacun a en tête les rues de la Huchette (Ve) ou St André des Arts (VIe) qui font figure de repoussoirs. Ce qui est en cause : une fréquentation accrue, des désordres et le bruit qui en découle et le développement d'une mono-activité de commerces de restauration légère.
En revanche, les habitants de Paris-centre et des arrondissements voisins qui pourraient être aussi visés, ne peuvent que se réjouir d'une politique de déplacements qui repousserait la circulation de transit. Il faut alors que tous les types de véhicules soient concernés, notamment les deux-roues motorisés, particulièrement dangereux et polluants et que la "circulation utile" soit préservée : bus, taxis, commerçants, artisans, travailleurs, personnel de santé, véhicules de service et de secours, personnes handicapées et riverains.
Le dispositif de contrôle doit être simple, crédible, et l'accès aux parkings publics sauvegardé. Les VTC (Uber et autres) doivent êtes assimilés aux taxis. La population jeune en fait très largement usage et on ne doit pas la discriminer. Le stationnement des deux-roues motorisés doit devenir payant.
Il nous semble nécessaire également que les Maires d'arrondissements disposent d'un droit de délivrer des laissez-passer temporaires sur dossier à des personnes qui ne répondent pas aux critères généraux mais dont l'activité, notamment sociale ou familiale, justifie leur entrée sur le territoire visé.
En raison des exceptions, on doit s'attendre à une réduction du trafic somme toute modeste, 20 à 25 % par exemple. La mécanique des fluides, dont les théories s'appliquent assez bien à la circulation, nous enseigne qu'un écoulement turbulent donc anarchique et perturbé, devient laminaire (fluide) brutalement si le débit baisse même légèrement pour se situer au-dessous d'un seuil critique.
A l'intérieur d'un tel dispositif, les pouvoirs publics doivent privilégier les véhicules non polluants et silencieux. L'électricité est la source d'énergie la moins polluante localement (il faut néanmoins la fabriquer dans nos centrales nucléaires…). Egoïstement elle est sans aucun doute pour nous, citadins, la meilleure. Nos concitoyens des milieux ruraux peuvent avoir une opinion différente.
Bravo ! Vous avez raison de soulever ces inquietudes. Comme vous le dites, il semble s’agir plutôt d’un projet de limitation de la circulation de transit qu’une pietonnisation massive.
Toutefois, est-il réellement pertinent de comparer la soi-disant pietonnisation d’un ensemble de 4 arrondissements à quelques îlots piétons ?
Il me semble improbable que l’ensemble des rues du centre devienne des terrains de fête et de nuisances sonores/civiles. Il paraît plus raisonnable de croire que cela se traduira par des rue ou d’ensemble de rues qui seront infestées de bars.
Mais ces îlots festifs existent déjà, pietonnisation ou pas. Il y a plein de contre exemples de rues sonores où la circulation est autorisée (dans le 11e entre autres) et plein de rues piétonnes qui ont su garder leur calme.
Je vais prendre mon exemple, j’ai habité aux Halles dans la partie piétonne de la rue rambuteau = 0 nuisance sonore la nuit, pas de bar, quelques restaurants.
Par la suite j’ai déménagé Rue St Martin côté Beaubourg, rue NON piétonne infestée de bars et victime de nuisances sonores régulières.
Évidemment, je pense qu’il y a un sur-risque de pullulement de commerces sonores en cas de pietonnisation, et les inquiétudes sont bien évidemment justifiées mais il ne faudrait pas non plus céder à la psychose et empêcher un apaisement de la circulation à Paris qui sera bénéfique à tout le monde si elle exclut les artisans, etc... comme vous le soulignez.
En Europe, c’est un bonheur de se balader dans les centres de Rome, Prague, Barcelone ou autres et il n’y a pas que des magasins de souvenirs et des bars !
Rédigé par : Maxime | 15 mai 2020 à 13:11
Il me semble que le mot piétonisation prête à confusion et que ce que les « illuminés de la ville de Paris » comme le dit si élégamment un commentateur précédent entendent par là, c’est précisément un modèle où l’accès est possible pour les bus, taxis, commerçants, artisans, travailleurs, personnel de santé, véhicules de service et de secours, personnes handicapées et riverains.
La question du contrôle des accès est essentielle (bornes rétractables, caméras ?....), on le voit bien sur l’aire piétonne de Beaubourg où la question n’est traitée que par des panneaux que personne ne respecte lorsqu’il n’y a pas de policier au pied du panneau
Je ne sais pas ce qui a fait de la rue de la Huchette cet alignement indigeste de restaurants bas de gamme parcouru par des hordes de touristes, mais je ne crois pas qu’il suffise de rendre une rue « piétonne » pour qu’elle devienne cela
Rédigé par : alain genel | 14 mai 2020 à 18:57
En s’inspirant de ce que j’ai observé dans d’autres grandes villes du monde, on pourrait, plutôt que d’interdire autoritairement la circulation à Paris, la réguler intelligemment de façon globale grâce notamment aux nouvelles technologies:
- Réserver strictement et gratuitement le stationnement aux habitants dans un secteur très délimité autour de leur adresse principale (seulement pour les véhicules appartenant aux résidants et commerçants locaux enregistrés à la Mairie).(Washington DC- San Francisco- Chicago, etc).
- Autoriser dans certains secteurs délimités le stationnement des véhicules du public en le limitant strictement à une ou deux heures, de 8h à 18h00, à un prix horaire prohibitif (payé en ligne avec une Application), sauf le week-end où il est totalement interdit (Miami Beach).
- Stationnement autorisé pour les Parisiens en dehors de leur secteur d’habitation à un prix très accessible (payé en ligne mais limité à 2 heures maximum). (Miami- Washington). Les Parisiens ont tout de même le droit de circuler raisonnablement dans leur ville.
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- Création d’un “Paris-Pass” obligatoire pour tout véhicule qui souhaite pouvoir entrer dans Paris, grâce à l’installation de bornes à péage automatique à l’entrée de la ville. Un péage prohibitif serait prélevé sur tout véhicule non résidant qui entre dans Paris. (New-York). Ce tarif peut être modulé selon l’heure de la journée et la taille des véhicules, pour dissuader les heures de pointe)
- Limitation stricte de la taille des camions de livraison qui entrent dans Paris - (la plupart des camions qui y circulent roulent au 3/4 vides)
- Interdiction totale des bus touristiques qui devront rester garés à la périphérie dans des lieux dédiés - les touristes peuvent utiliser les transports en commun de Paris qui sont exceptionnels - mais Il faut d’abord penser à mettre d’urgence aux normes l’accès des handicapés et des poussettes y compris dans les bus).
- Développer en sous-traitance un service d’enlèvement immédiat des véhicules mal garés (Boston).
- Suppression des hordes de “véhicules de fonction” de l’Administration, Organismes internationaux, Ambassades, en les taxant pour empêcher leur utilisation intra-muros. ( Pour l’exemple et parce que le métro est assez bon pour tous).
- Les motos, vélos et trotinettes seraient considérés comme des véhicules à part entière avec les mêmes droits et obligations que les voitures- dont notamment une sorte d’immatriculation obligatoire.
- Rendre les transports en commun intra-muros gratuits pour les Parisiens (leurs impôts) et très peu chers (attrayants) pour les touristes de passage (subventionnés par une taxe sur hôtellerie et Airbnb).
- Remplacer les multiples espaces sur la voie publique, occupés par les velib et autres véhicules en location, par des parkings réservés aux vélos privés et motos (la propriété privée des véhicules semble préférable au vandalisme généralisé sur les vélos en location libre : Offrir gratuitement un vélo à chaque Parisien serait revenu moins cher aux contribuables parisiens que les pertes financières engendrées par ces entreprises aux contrats exorbitants).
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- D’autres l’ont fait avant nous, pourquoi pas nous?.
Rédigé par : Marie-C | 14 mai 2020 à 18:19
Une fois encore notre blogueur favori nous propose une chronique frappée au coin du bon sens, une qualité qui fait tellement défaut aux illuminés de la mairie de paris
Rédigé par : jim | 14 mai 2020 à 12:07