Café-restaurant "Ma Bourgogne", 19 place des Vosges (IVe) et son dispositif de chauffage de terrasse
Les terrasses chauffées sont interdites à Paris depuis le 1er avril 2022. C'est une bonne décision. Il était aberrant de consommer de l'énergie et produire du dioxyde de carbone pour chauffer l'atmosphère dans le but d'offrir un confort discutable aux consommateurs installés à l'extérieur.
Dans la réalité, en parcourant les rues de Paris, on constate que de nombreux appareils de chauffage, au gaz ou à l'électricité, sont restés en place. C'est le cas sur la place des Vosges et plus précisément sur les terrasses de "Ma Bourgogne" et du "Café Hugo".
L'hôtel "La Cour des Vosges", 19 place des Vosges (IVe) et sa terrasse enchâssée. (Photos VlM - clic gauche pour agrandir)
Un autre a fait très fort : l'hôtel 5 étoiles "La Cour des Vosges", qui jouxte Ma Bourgogne, a choisi de construire une grande boite en verre et métal qui occupe une large part du trottoir. Ses consommateurs sont à l'intérieur, comme des poissons rouges dans le meilleur des cas, comme des reliques dans une châsse pourrait-on dire dans une vision tragi-comique de la chose !
Nous avons notre idée sur l'origine de cette initiative qui défigure l'esthétique de la place et de ses arcades : la loi qui bannit le chauffage stipule qu'il est cependant autorisé quand la terrasse est fermée de tous côtés y compris au-dessus. Il faut toutefois que la terrasse ait été approuvée par les autorités de la Ville et par l'Architecte des bâtiments de France (ABF). Le hic est que les arcades de cette place et les trottoirs sont la propriété privée des immeubles (qui ont toutefois l'obligation d'assurer la circulation des piétons).
Les propriétaires du 19 place des Vosges peuvent penser qu'ils sont libres de défigurer un site mondialement connu qui est un joyau de Paris, pour assurer le confort de leurs consommateurs !
Nous sommes intervenus auprès de la mairie de Paris-centre. Voici la réponse de Yann Connan directeur au cabinet du Maire Ariel Weil :
"Comme vous, nous sommes choqués par l’ampleur et [le manque] d’esthétique de ce dispositif. C’est pourquoi nous avons immédiatement mobilisé la Direction de l’Urbanisme pour clarification de la règlementation à cette adresse de statut privé.
La Police municipale va également se rendre sur place pour procéder à un premier constat d’usage.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des suites qui seront données."
Nous sommes certains que l'indignation de l'entourage du Maire est sincère et qu'une mise en demeure interviendra, avec le concours probable de l'ABF. Il reste que c'est un vrai sujet d'étonnement qu'un tel projet ait pu germer dans l'esprit de personnes de bon sens.
GS
Postscriptum du 28 octobre 2022
Le magazine "La Tribune de l'Art" consacre après nous un dossier très documenté sur cette affaire