Clément Beaune, Député des IVe, XIe (partie) et XIIe (partie), Ministre des Transports, avec Clara Chassaniol sa suppléante à l'Assemblée Nationale, lors de notre rencontre du 20 mai 2022, avant les élections législatives.
Une directive européenne de 2014 impose un contrôle technique bi-annuel aux véhicules à moteurs. Les propriétaires de voitures l'appliquent sans rechigner en dépit de son coût car elle est garante d'une sécurité renforcée sur la route.
Les deux-roues motorisés y sont également soumis et un rappel de Bruxelles est intervenu en 2021 pour signifier aux pays récalcitrants dont le nôtre fait partie qu'ils sont tenus de s'y plier. Dans la foulée, un décret est paru en France avant les présidentielles, avec l'annonce de l'entrée en vigueur de ce contrôle technique en septembre 2022.
Ce décret a été brutalement gelé par le président Emmanuel Macron, candidat à sa ré-élection avec une réflexion que les médias ont rapporté en ces termes choisis : "on ne va pas emmerder les gens... ".
Bizarrement, on a vu le décret refleurir après les élections et jusqu'à ces jours derniers où la presse s'est fait l'écho de son retour et de son application prochaine.
Coup de théâtre ce matin : on apprend du Ministre des Transports Clément Beaune, notre Député élu à Paris dans le IVe, que le décret de lancement du contrôle technique des deux-roues motorisés début 2023 vient d’être abrogé par un nouveau décret publié mardi 26 juillet 2022 au Journal officiel. On se demande s'il n'y a pas deux Exécutifs dans ce pays, un qui remplit ses obligations parlementaires et pense à l'intérêt général, l'autre - apparemment tout puissant - qui gère les dossiers les yeux fixés sur les indices de popularité du gouvernement.
Il faut rappeler que les usagers de deux-roues motorisés sont défendus par un syndicat qui a la capacité de nuire de plusieurs CGT à la fois. Il s'agit de la "Fédération des Motards en Colère". Quand les pouvoirs publics n'obtempèrent pas à leurs exigences, ils organisent des rassemblements monstres de motards à travers la France et aucun politique n'aime ça !
On imagine aisément la conversation qui a dû avoir lieu ces jours derniers entre Emmanuel Macron et son Ministre : "Clément, je sais que les citoyens attendent des mesures pour civiliser les motards, le bruit affreux de leur engins souvent frelatés, la pollution qu'ils créent, leur comportement dangereux et provocateur, mais ils peuvent être aussi nuisibles à notre image que les retraites, la COVID, la canicule et la variole du singe réunis. Défausse toi de ce guêpier !"
Il faut se rendre à l'évidence même si ce n'est pas glorieux, Clément Beaune ne peut pas faire autrement que botter piteusement en touche. Il peut cependant le faire avec un semblant d'élégance et une pensée pour ses électeurs. La meilleure méthode est d'analyser les causes de l'inimitié des citoyens à l'égard des motards et de traiter ces causes l'une après l'autre. Le bruit est de toute évidence une priorité. Que le gouvernement s'y attèle et fasse en sorte que les engins à deux ou trois roues cessent d'empoisonner notre existence de citadins ou de campagnards.
Gérard Simonet
Postscriptum du 28 juillet 2022
Nouvelle péripétie : ce 27 juillet, le Conseil d’État rappelle au gouvernement qu'il doit mettre en place ce contrôle technique... depuis le 1er janvier 2022.