La rue des Rosiers (IVe) au soleil levant
Une révolution discrète se prépare.
Lancé en 1962, par Michel Debré et André Malraux, consacré en 1996 par un décret qui en arrête les détails, le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est devenu le document d'urbanisme du secteur qui englobe une grande partie des IIIe et IVe arrondissements du centre historique de Paris, connu sous le nom de "Marais".
La Ville de Paris, ses Maires successifs, les Maires des arrondissements concernés, ont pris peu de part à sa conception et ont toujours manifesté de la distance dans sa gestion quotidienne. Nous avons regretté cette attitude dans plusieurs articles de ce blog et de notre journal (voir notamment lettre ouverte aux Maires sur la gestion du PSMV, du 22 septembre 2007).
Les choses vont changer. A l'origine, les décisions de décentralisation du gouvernement qui ont inspiré les nouvelles règles de fonctionnement des secteurs sauvegardés, concrétisées par le décret 2007-452 du 25 mars 2007 et la mise en révision du PSMV du Marais. Désormais, la création et la gestion de ces secteurs ne sont plus l'affaire exclusive de l’État mais de la responsabilité conjointe des municipalités et de l’État.
Le Décret n° 2007-452 du 25 mars 2007 relatif aux secteurs sauvegardés instaure une Commission Locale du Secteur Sauvegardé. Celle qui nous intéresse est en cours de constitution et devrait être opérationnelle dès le mois de juin. Ses membres sont composés à égalité de personnes désignées par la Ville de Paris et par l'Etat (le Préfet). Elle interviendra à la fois dans le processus de révision du PSMV, qui est véritablement lancé puisque le cabinet d'architectes Duché-Blanc chargé de le piloter vient de recevoir son contrat, et dans sa gestion quotidienne qui devrait cesser d'être la victime du désintérêt de la Ville pour des affaires qu'elle ne s'était pas réellement appropriées.
Notre statut d'association agréée au titre du code de l'environnement et notre implication dans la conservation du cadre de vie du Marais nous ont incités à faire acte de candidature pour être membre à part entière de la Commission. Le nombre de nos adhérents (près de mille personnes ont adhéré à l'association depuis sa création en septembre 2000), notre couverture du IIIe et du IVe arrondissement et les moyens que nous avons mis en œuvre pour l'action et la communication, justifient notre revendication de prendre notre part des décisions ou des orientations qui viendront de cette instance. D'autres associations, dont la compétence et la notoriété sont reconnues, y siègeront aussi.
L'une de nos priorités, car le sujet a été négligé jusqu'à ce jour, sera la qualité du paysage de la rue. Il n'est pas admissible que tant d'efforts aient été consentis pour réhabiliter des monuments et des immeubles, tant d'argent dépensé en ravalements dont les effets sont visibles et appréciés, si des devantures de commerces défigurent l'environnement sans aucun souci de respecter l'unité architecturale, l'esthétique et le caractère du lieu.
Trop d'accessoires indésirables polluent l'environnement, en infraction avec le règlement du PSMV : rideaux roulants et leurs coffrages, stores, bannes, bâches plastiques sur les terrasses, "inserts" pour la réclame sur les murs, enseignes qui jurent et, bien qu'il s'agisse davantage de propreté" que d'urbanisme, l'invasion croissante de l'affichage sauvage sous toutes ses formes.
Si notre participation se confirme, nous serons à la source d'une information que nous diffuserons et commenterons en toute liberté puisque aucun lien, hormis le respect que nous leur témoignons, ne nous attache à la Ville ou à l’État.
Gérard Simonet