Rue des Archives côté impair, successivement le Daily Monop' du BHV, Starbucks, le COX et, in fine, l'Open Café, dans un alignement parfait. Pour des raisons historiques, le côté pair ondule au rythme des édifices remarquables qui bordent cette rive.
Nous avions déjà parlé de ce projet. Notre article du 23/09/08 était prémonitoire. La Maire du IVe, Dominique Bertinotti, en conseil d'arrondissement avait qualifié nos information de "fantaisistes". C'est pourtant le projet que nous avions esquissé à cette époque qui est ressorti hier. Notre confrère lindependantdu4e vient de lui consacrer un article. Nous lui empruntons l'image qui nous a été projetée.
Il s'agit, en raccourci, d'élargir le trottoir ouest pour créer des contre terrasses au profit des établissements en bordure, un passage piétons étant aménagé entre la façade et cette contre terrasse.
Le projet qui nous a été présenté, dont nous estimons le coût entre 1,5 et 2 Millions d'€, n'est apparemment pas porté par la direction de la voirie, dont l'ingénieur, Philippe Chouard, s'est contenté, ce qui ne mange pas de pain, de raconter l'histoire de la rue du moyen âge à nos jours. C'est Jean Didier Laforgue, un représentant de l'urbanisme qui a travaillé avec le CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment, statut d'EPIC), qui s'est dévoué pour le faire.
La réaction a été violente dans le camp des habitants. "Catastrophique, oeuvre de technocrates, enthousiasmant pour les cafés-bars, économisez l'argent des contribuables et ne touchez à rien, laissez nous dormir la nuit, j'étouffe d'indignation !". Plus mesuré : "notre quartier est un patrimoine qu'il faut songer à valoriser".
Une commerçante a pris la parole pour approuver le projet et on a eu droit ensuite à une intervention de Gérard Siad, Président du SNEG (syndicat national des entreprises gay). Il a exprimé son étonnement devant l'ampleur du projet, et le désir de son syndicat de veiller à l'harmonie avec les riverains. C'est aussi à peu de choses près ce que nous avons dit. Il faut se rappeler qu'à l'origine de l'affaire (il y a trois ou quatre ans), nous avions souligné le caractère particulièrement agréable de cette portion de la rue et la qualité de son patrimoine, en regrettant vivement, toutefois, qu'un bar en particulier, avec ses attroupements réguliers le soir qui condamnent le trottoir, concentre l'insatisfaction des riverains et leurs critiques.
On a obtenu des améliorations depuis, grâce il faut bien le dire, à la police, et on peut convenir qu'au prix de quelques aménagements complémentaires et mineurs, les riverains et les autres commerces considèreraient la situation comme satisfaisante. Chacun semble s'accorder, notamment, sur le fait que la largeur de la rue ne doit pas être réduite.
Dès lors, les vents se sont levés et le calme a succédé à la tempête.
Dominique Bertinotti en a pris acte et a décidé de créer une "commission de rue" chargée de finaliser une proposition. C'est très bien et parfaitement démocratique. Elle a eu pourtant un mot malheureux qu'elle doit regretter et que nous voulons bien lui pardonner car le verbe quelques fois déborde la pensée ; elle a dit ceci : "si vous venez ensuite vous plaindre, vous ne serez pas entendus, et si le bruit vous dérange, ce n'est pas dans le Marais qu'il faut vivre !". Première magistrate de la cité, garante de l'ordre public, elle aurait dû dire que nous sommes et resterons toujours en droit de nous plaindre du non respect des lois et règlements de la république. Au lieu de nous inviter à partir.