Tout comme la nature a horreur du vide, les exploitants de terrasses ne supportent pas l'idée qu'il reste un peu de place aux piétons. Les ardoises aussi prolifèrent. On les voit ici posées sans vergogne sur un monument historique.
Anne Penneau est présidente de l'association "Les Riverains de la Butte aux Cailles", dans le XIIIe, membre du réseau "Vivre Paris !" Juriste de profession, elle met son expertise au service de nos associations. Elle vient de publier un article dans la revue "Liaisons" d'Île-de-France Environnement. Nous avons le plaisir de le reproduire ici avec son accord.
N.B. le copié/collé de son texte conduit à des coupures de lignes non désirées et qui ne doivent rien à une tentative de versification. Merci de nous en excuser.
Article d'Anne Penneau :
La
direction de l'urbanisme de
Plutôt que
d'envisager un recours en illégalité contre le futur texte, le Réseau "Vivre
Paris !"
estime plus positif d'offrir sa contribution aux services municipaux. Il a
ainsi réécrit un grand
nombre des articles de la réglementation actuelle afin de la faire correspondre
à la réalité des pratiques. Chaque proposition s'appuie sur une argumentation
précise. Chacune veille à ne pas négliger les intérêts des commerçants
(conditions de saine concurrence), la politique économique de
Cohérence et proportionnalité sont les axes de la contribution. Les
associations de "Vivre Paris !" avancent quelques principes.
Les
Parisiens eux-mêmes, par la diversité de leurs modes de vie quotidienne,
contribuent à l'attractivité de Paris. Acteurs de la vie parisienne, ils ont
droit, malgré la présence de terrasses et étalages, à circuler sans risque ainsi
qu'à dormir. Ainsi en va-t-il des droits de l'homme (art. 8 Convention
européenne des droits de l’homme). Qui pourrait légitimement décider qu’ils soient
bafoués au prétexte de « réveiller Paris » et ses terrasses ?
Pour préserver l'attrait touristique de Paris, il importe de ménager son
patrimoine culturel.
Cela implique de concilier la présence des terrasses et étalages avec certaines
exigences
d'ordre esthétique.
Paris se
présente comme une ville soucieuse de la protection de l'environnement. Dès
lors,
l'exploitation privative de la voie publique ne devrait heurter ni les
principes de bon usage
énergétique (aberration des terrasses chauffantes), ni mettre en péril la santé
(sommeil) et moins encore compromettre la sécurité des personnes.
Sur ces bases, nos propositions de modification du règlement sont axées sur le
partage de
l'espace public (emprise des terrasses sur la voie publique), le partage de
l'espace sonore
(limitation des horaires d'exploitation et terrasses plus nombreuses mais
plus petites) et
le respect du paysage urbain (aspect des terrasses et étalages).
Améliorer les normes sans se préoccuper du régime des sanctions encourues en
cas de manquement (écueil de l'actuelle réglementation) n'aurait eu aucun sens.
Aussi le
Réseau "Vivre Paris !" préconise un système progressif et dissuasif,
inspiré du modèle du permis de conduire à points. Il suggère que
exploitations des terrasses et des étalages doivent respecter
quotidiennement les droits des autres.
C'est
pourquoi les associations demandent que les commerçants répondent non seulement
de leurs propres manquements ou ceux de leur personnel, mais aussi, le cas
échéant, de ceux commis par leur clientèle : tapages sur la voie
publique, non respect des limites des autorisations.
Avec des
règles claires et les moyens de les faire appliquer, Paris continuera à
prospérer demain aussi bien qu'aujourd'hui, puisque, quoique l'on en dise,
notre ville reste la ville la plus visitée du monde.
Anne Penneau
Association Les Riverains de
Membre du Réseau «Vivre Paris !»
4, passage du Moulin des Prés75013 Paris
[email protected]
"Contribution pour une concertation sur la réforme du règlement parisien
des terrasses et
des étalages", http://www.vivre-paris.fr/
"Vivre Paris !» présentera ces propositions
mercredi 15 septembre 2010 de 18H à 21H,
à "
75 002 Paris