Les serres d'Auteuil, bois de Boulogne, inscrites à l'inventaire des monument historiques, chef-d'oeuvre de verre et de métal, contruites en 1898 par Jean-Camille Formigé, héritier de Baltard et d'Eiffel.
Rappelons l'affaire en deux mots. La Fédération Française de Tennis (FFT) veut agrandir Roland Garros. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë veut garder le prestigieux tournoi. Question d'égo et de finances.
Une autre ville est candidate : Versailles, qui dispose d'un terrain approprié dans une zone qui n'affecte en rien le château et son parc. C'est objectivement la bonne solution. Versailles est proche de Paris, remarquablement desservie par le train et la perspective du "Grand Paris" rend la querelle de clocher absolument dérisoire.
Pourtant le Maire de Paris s'accroche, en dépit d'une protestation qui enfle. Une pétition est en marche (cliquez ICI). Pourquoi cette résistance ?
Parce que la FFT veut construire un court de tennis de 7.000 places et que pour cela une partie des serres historiques, les "serres chaudes", serait sacrifiée.
On ne met pas en péril un élément aussi important du patrimoine collectif de la France au profit d'un business dont on sait à quel point il sera envahissant et peu compatible avec le cadre exceptionnel où il s'inscrit, alors même qu'il s'agit d'un combat à somme nulle, dont seuls les contribuables parisiens feraient d'ailleurs les frais. Il ne s'agit pas ici de récupérer les Jeux Olympiques au détriment de Londres mais d'un combat entre deux sites français, entre deux villes du Grand Paris.
Pourquoi refuserait-on cette chance à Versailles qui sait y répondre sans rien sacrifier de son patrimoine ?
Cette attitude nous rappelle les débats sur les "états généraux de la nuit" dont les organisateurs cherchaient à tout prix à développer la vie nocturne à Paris. En ouverture, on nous montrait pourtant la réalité : 1.000 établissements de nuit intra muros, 60 seulement dans la couronne. La générosité la plus élémentaire consiste à donner plus à ceux qui ont moins. C'est ce que nous avons dit mais les stratèges de la fête n'en sont pas tout à fait convaincus.
S'agissant des serres d'Auteuil, c'est vers les dirigeants de la FFT que les regards se tournent maintenant. Ils prennent leur décision ce week-end. Agiront-ils de manière éclairée ou en conquérants barbares ? Nous avons allumé un cierge.
Question bien naïve de ma part. Qui a décrété que Roland Garros était soudainement devenu trop petit ?
Car je me souviens que dans les années 80 le tennis était de loin le sport le plus populaire. Jamais je n'avais entendu pourtant que le lieu était trop.
Aujourd'hui le tennis est un sport nettement moins populaire, mais malgré tout il faut agrandir les lieux. Et ce au détriment de serres qui, apparemment, ont une vrai valeur historique et architecturale. Sans parler des plantes qu'elles abritent.
Connaissant un peu le mode de fonctionnement de la municipalité parisienne à présent, j'ai le sentiment que les sponsors ont du avoir le dernier mot dans l'histoire, ou du moins une forte influence. Un peu comme ce qui se passe aux Halles.
Me trompe-je ?
Rédigé par : Pierre | 15 février 2011 à 14:29
Aux infos d'aujourd'hui il était question de déménager Roland Garros, mais sans préciser où. Maintenant j'ai la réponse et elle me paraît tout à fait logique.
Comme le bon sens est une denrée de plus en plus rare, le cierge est une bonne précaution. Sa lumière sera-t-elle suffisante pour éclairer les décideurs ? on le souhaite...
Rédigé par : Tilia | 10 février 2011 à 23:00
Pourquoi pas le jardin botanique du Museum d'histoire naturelle aussi pendant qu'on y est...
Ces serres sont une richesse, une beauté, un symbole, une partie des alvéoles des poumons de la capitale....
Pourvu que cela ne se fasse pas ....
Le MAEE a bien mis ses archives et son centre de formation à la Courneuve,
il n'y a pas qu'Auteuil dans la vie...
merci pour l'info mais je vois que Vivre à Paris nécessite une vigilance et une capacité de mobilisation à toute épreuve....
Rédigé par : Michel Treute | 10 février 2011 à 11:43