Le porche de l'hôtel de Berlize, vu de la cour intérieure, carte postale de 1918. on aperçoit au-dessus la charpente du hangar sur cour
Le voici sans transition tel qu'il apparait aujourd'hui :
L'histoire de ce site commence au XVIème siècle autour de 1580, quand les parents du seigneur de Berlize achètent un terrain rue Pierre au Lard (une ruelle insignifiante qui n'aurait jamais pensé qu'elle tiendrait la vedette des chroniques locales au XXIème siècle) pour y bâtir un hôtel particulier.
En 1636, le sieur de Berlize, conseiller du roi, étend le terrain et entreprend de nouvelles constructions, un hôtel rue du Temple et deux immeubles de rapport.
Il devient au XIXème siècle un relais de poste ou bureau de roulage à l'enseigne de "l'Auberge de l'Aigle d'Or". Il échappe à la démolition en 1920, grace à ses façades classées, mais frappé d'alignement avec la rue du Plâtre, il est laissé à l'abandon. Il sert alors d'annexe aux halles de Paris, tour à tour hangar, entrepôt ou atelier, traité sans aucun ménagement. La cour s'est couverte d'une charpente qui en détruit totalement l'esthétique.
Il est vendu par adjudication avant la deuxième guerre mondiale. Les parents des actuelles propriétaires en font l'acquisition mais perdent la vie en déportation. Leurs filles se promettent alors de le restaurer, en souvenir de leurs parents mais aussi par goût des belles pierres et volonté de restituer à la collectivité un élément prestigieux de notre patrimoine national.
Entre temps, la troupe de Colluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere crée en 1969 "Le Café de la Gare", ainsi appelé parce qu'il était proche de la gare Montparnasse. Le succès est tel qu'ils doivent s'agrandir et déplacent leur théâtre dans l'hôtel de Berlize. Il gardera son nom de "Café de la Gare", qui peut surprendre aujourd'hui si on n'est pas averti.
Hôtel de Berlize, cour intérieure avec au fond "le Café de la Gare". "Fenêtres encadrées de chaines harpées et munies de garde-corps, couronnées de frontons semi-circulaires à base interrompue par une clé et quatre claveaux. Mansardes accostées d'ailerons. Plafonds à poutres et solives peintes Louis XIII" (Le Marais, Danielle Chaddych - Parigramme)
On peut voir et admirer ces plafonds dans ce qui est devenu une salle de danse, dite "Beethoven", à laquelle on accède par un superbe escalier Louis XIV. Essayez d'y entrer et feignez d'ignorer les danseuses. Les professeurs de ballet sont des maitres dans leur art et à ce titre, ils ne supportent pas d'être dérangés ; vous pourriez vous faire rabrouer !
L'escalier Louis XIV, angle sud-ouest.
Les propriétaires ont commencé la réhabilitation dans les années 90 par le retrait de la charpente qui encombrait la cour. Ils ont ensuite procédé bâtiment par bâtiment. Ils finissent en ce moment de restaurer le gros-oeuvre du corps de logis nord, qui est encore en chantier. Ils n'auront jamais totalement achevé leur ouvrage car il restera toujours des éléments à restaurer au dedans comme au dehors, mais la tâche accomplie d'ores et déjà est gigantesque.
Quelques mots du "Centre de Danse du Marais". Il est connu dans le monde entier. Il héberge 53 disciplines et mobilise 114 professeurs. Toutes les danses du monde y sont enseignées avec un niveau d'exigence qui a établi et maintient sa réputation. Tous les artistes du monde le connaissent et ne manquent pas de venir ici se ressourcer quand ils sont de passage à Paris, car il est "la référence".
Au pied de l'escalier, nous avons croisé Rima Davoust qui est à la fois peintre et danseuse assidue de la salle Beethoven. Elle a confié cette peinture à notre objectif. Elle réalise à souhait la synthèse des deux disciplines :
Danseuses et danseurs par Rima Davoust
Yves Casati, danseur de l’Opéra de Paris, professeur de danse classique au Centre de Danse du Marais depuis son ouverture en 1971 : « l’âme de la danse est magnifiée par la splendeur de ce lieu ; est-ce la rencontre de l’architecture, 1580, et de la création en 1581 du « Ballet comique de la Reine » par Beaujoyeulx , première grande date de l’Histoire du ballet ? »
Gérard Simonet
Intéressé par l'association : Cliquez ICI
On peut agrandir les photos par un clic gauche dans l'image
Cet endroit mythique. Est chère à mon cœur car j’y habitais , . Il fut un temps. Ou la charpente en bois abritait un garage et un parking pour le BHV et une pompe à essence jusqu’en 1968 . Ça s’apellait Le garage de l’hôtel de ville . Je me rapelle. De là salle de danse. De Yves Casati de Boris kniassev qui maltraitait sa pianiste car elle faisait des fautes au. Piano une gentille dame complètement stone. Qui venait en vélo. . C,était le bon temps
Rédigé par : Danielle | 25 février 2019 à 06:11
Madame, Monsieur,
Je souhaiterais être mis en relation avec les deux sœurs propriétaires des lieux dans les année 90 et les familles respectives. Je les ai connu amicalement. J'ai réalisé leur portrait dans mon atelier, avant de les perdre de vue.
Très cordialement,
Thierry Arditti.
Tel: +33 6(0)3 98 88 00
[email protected]
Rédigé par : Thierry Arditti | 02 novembre 2016 à 13:49
Mes ancêtres y ont vécus, ce numéro et nom de rue me disait bien quelque chose de particulier, merci de m'avoir aider à retrouver pourquoi.
Rédigé par : Amandine | 16 novembre 2014 à 14:09
J'y ai beaucoup dansé, justement dans la salle Beethoven dont j'admirais le plafond à poutres peintes, assez bien conservé, entre deux variations... L'été, la cour a ses charmes, avec le restaurant tex-mex, les rythmes de la danse flamenca au Rez-de-chaussée et ceux des danses africaines dans les étages.
Rédigé par : Marie-Anne Stoeber | 12 février 2011 à 00:11
merci de presenter le centre studio de danse QUE JE FREQUENTE 2 FOIS PAR SEMAINEPOUR MON PLUS GRAND PLAISIR
Rédigé par : nahmani | 11 février 2011 à 23:35
Très belle restitution historique. De cette façon on se culture agréablement
Nicole Guinand
Rédigé par : nicole guinand | 11 février 2011 à 18:06
Très beau reportage, très belle histoire. Merci,
Michel Baillon
Rédigé par : Michel Baillon | 11 février 2011 à 17:14