Une enquête de l'Observatoire du Bruit en Île de France révélait il y a quelques années que le bruit est la nuisance environnementale numéro 1 pour les habitants. L'INSEE nous indiquait de son côté que les parisiens plaçaient les bruits de klaxons en deuxième position, juste après celui des deux-roues motorisés.
Le groupe de travail de la Mairie de Paris s'est réuni le 26 avril autour de l'Agence d'Ecologie Urbaine (service de la Mairie de Paris), pour traiter ces deux sources de bruit. Autour de la table, divers intervenants dont BruitParif, une société conseil en acoustique, la Fédération des Motards en Colère (pourquoi restent-ils si désespérément en colère depuis le temps ?), un fonctionnaire des services de contrôle technique de la Préfecture de Police de Paris, le CESIAM, syndicat de constructeurs de deux-roues, des représentants du gouvernement et "Vivre le Marais !", agissant dans le cadre de "Vivre Paris !".
Au terme de la directive de 2002 de Bruxelles, la Ville de Paris aurait dû présenter son PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement) dès 2008. Elle est donc amplement en retard, mais fait remarquer qu'elle n'est pas la seule. On considère pourtant aujourd'hui que 2012 est la dernière année où on peut encore produire ce plan sans avoir à rougir. C'est peu ambitieux à notre avis. Il faudra que la qualité des résultats obtenus parviennent à nous faire oublier quatre longues années d'attente.
Le groupe de travail a passé en revue les mesures éligibles au PPBE, qui sont déjà engagées. En commençant par les deux-roues, la Préfecture de Police rapporte que des moyens répressifs contre les pots d'échappement non conformes ont été mis en oeuvre. Elle rappelle en même temps que tous les engins, y compris les 50 cc ("mobylettes"), ont l'obligation de porter une plaque d'immatriculation, ce qui permet le repérage. 27 agents sont dévolus à ce contrôle aujourd'hui et 2.400 verbalisations à 90 € (qui peuvent aller jusqu'à 270 €) ont été prononcées pour pot d'échappement non conforme.
S'agissant des klaxons en ville, où leur usage est pourtant interdit par le code de la route, le groupe observe que dans l'immense majorité des cas (on a cité le chiffre de 80%), leur utilisation est le fait de véhicules à l'arrêt. La question du volume et de la tonalité des sons sera remise en question. Des pistes ont été évoquées : renvoi du bruit du klaxon à l'intérieur de l'habitacle, pour une meilleure prise de conscience de son effet, couplage du klaxon avec les feux de détresse, avec le même objectif associé à l'identification indiscutable du contrevenant, inhibition du klaxon à l'arrêt .....
Certains se demandent tout haut si le klaxon ne devrait pas être supprimé purement et simplement dans une société civilisée. L'impératif de sécurité n'est-il pas disproportionné eu égard aux désagréments nombreux que provoque cette source de nuisances.
Nous avons rappelé que le coup de klaxon est une agression qui ne prévient pas, à l'inverse du bruit d'une moto qui apparait dans le lointain, enfle, culmine et s'éteint progressivement. Le klaxon, c'est 80 à 90 décibels qui frappent sans prévenir. Leur caractère brutal accentue leur nocivité à l'égard de nos nerfs.
L'une des difficultés est que les mesures, si elles sont prises, doivent l'être au niveau national et très vraisemblablement européen.
On a parlé de la RATP, dont les bus ont deux avertisseurs : un gong, que tout le monde trouve sympathique et malgré tout efficace. mais aussi une trompe qui nous assène 118 décibels. Elle est en principe un recours en cas de difficulté grave, mais nous constatons que les chauffeurs s'en servent dans des situations tout à fait banales. Une concertation avec la RATP sera entreprise pour optimiser le recours à ce type d'avertisseur (ou le supprimer ?)
On a aussi passé en revue les sirènes des véhicules d'urgence. Trop fortes, trop stridentes, trop fréquentes (combien d'abus ?). Il est possible qu'elles pèchent plus par leur timbre, fort déagréable, que par leur volume (leur but est naturellement de se faire entendre).
Un consensus s'est dégagé en tout cas pour considérer qu'une campagne de sensibilisation sur l'interdiction du klaxon en ville et l'indication qu'un appel de phares fait le même office sans nuire aux riverains, devrait être organisée à l'image de ce qui a marché pour la lutte contre les déjections canines. Il faudrait ensuite, bien évidemment, prolonger cette démarche par des actions de communication permanentes pour entretenir la flamme.