Lorsque nous est donnée cette chance de pouvoir passer quelques jours à la campagne, de retour à Paris, exception faite de la densité de l’habitat, de la population et de la circulation, deux différences significatives s’imposent à nous. Il s’agit de la qualité de l’air, sujet sur lequel nous aurons l’occasion de revenir à la rentrée, et du bruit, thème dont nous serons amenés à reparler ultérieurement, tant les formes que revêt cette nuisance sont nombreuses (cf article de Vivre Le Marais du 25 juin 2012 intitulé « Les bruits,oui. Le bruit, non. »).
Nous souhaitons simplement dans cet article apporter notre éclairage concernant le bruit occasionné par les klaxons et les sirènes.
Malheur au conducteur qui ne démarre pas au quart de tour aux feux de signalisation quelle que soit l’heure à laquelle ce « manquement » ose se produire, fort heureusement le conducteur qui suit veille…Pourtant un simple appel de phare aurait suffi…Des automobilistes, des chauffeurs de camions et autres véhicules utilitaires ont érigé en règle le principe de klaxonner (ce qui est interdit sauf danger immédiat) dès qu’ils estiment que le conducteur les précédant ou se trouvant en face ne roule pas comme il faut ou commet une faute de conduite. L’imprudent n’est- il pas finalement le donneur de leçon lui-même qui risque d’affoler le conducteur et de donner des frayeurs aux passants, tout en réveillant ceux qui dorment paisiblement mais qui ont le malheur d’habiter sur le trajet des impudents ? Il y a 10 ans, le Président de Vivre le Marais avait déjà alerté les autorités et ce problème avait même fait l’objet d’un article dans le Parisien étayé par des mesures réalisées dans le Marais par l’Observatoire du bruit (357 coups de klaxon enregistrés dans un appartement en 24 heures dont 138 dépassaient les 80 décibels). Des amendes sont prévues mais il faut prendre le contrevenant sur le fait et leur faible montant (38€) n’est pas assez dissuasif ?
Vieux klaxon
Les solutions « miracle » n’existent pas. Le fait de renforcer la pédagogie dès l’apprentissage ou le réapprentissage du code de la route serait un premier pas mais de long terme. Il faudrait aussi repenser les matériels et préconiser l’utilisation d’appareils au son moins agressif sur le mode de ceux utilisés par les bus. Des campagnes d’affichage rappelant les nuisances liées à l’usage des klaxons auraient certainement un effet préventif. Enfin, il importerait de davantage verbaliser et d’augmenter le montant des amendes.
Gyrophares de différentes couleurs
Le problème est différent lorsque l’on aborde la question des sirènes. La législation est claire, seuls les véhicules d’intérêt général prioritaires (SAMU, SMUR, police, incendie, douanes …) et les véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage (Interventions EDF/GDF et les transports sanitaires ou de fonds, de détenus, d’organes…) ont le droit de disposer de sirènes et de feux clignotants. Dans le premier cas les sirènes sont à 2 tons, pour les autres véhicules prioritaires elles sont à 3 tons. Quant aux feux, ils sont bleus, respectivement tournants et à éclat. Nous ne louerons jamais assez l’utilité de ces moyens pour le transport des personnes en danger, des organes ou pour les interventions incendie. Par contre faut-il systématiquement mettre en action à la fois les sirènes et les feux dans les autres cas ? Ne serait-il pas opportun le plus souvent de ne mettre que les feux, notamment la nuit où la circulation est nettement moins dense ? Des sirènes moins hurlantes ne rempliraient-elles pas la même fonction ? Des contrôles sont- ils opérés sur les véhicules qui n’entrent pas dans la catégorie des véhicules d’intérêt général et qui pourtant disposent de sirènes et de gyrophares sans y être autorisés échappant ainsi aux règles du code de la route et se permettant de rouler à vive allure au risque de créer des accidents.
Vivre le Marais abordera ces questions dans le cadre des rencontres avec les autorités compétentes notamment dans le cadre des nuisances liées au bruit afin de suggérer des solutions et participer à leur mise en œuvre.
Dominique Feutry