Square Georges Cain
Sur 137 jardins que compte Paris intramuros, 3 sont dans le 3 ème arrondissement et 8 dans le 4 ème. Quant aux squares le 3 ème en a 6 et le 4ème, 11. En ne se limitant qu’à ces deux arrondissements, ces espaces verts représentent 7,5 ha soit 5, 3 % du total (554,7 ha) répertorié de notre ville.
Nous sommes à l’évidence les enfants pauvres de Paris en matière de verdure… et c’est regrettable.
Quelques efforts ont été faits par la Mairie puisque 2 jardins ont été créés en 2007, le Jardin Anne Franck dans le 3ème et le Jardin Francs Bourgeois-Rosier dans le 4 ème, mais aucun n’avait été créé depuis 1988 (le Jardin du bataillon de l’ONU et le Square Gilles Grand Veneur). Des arbres ont été plantés mais avec parcimonie, ici ou là, notamment dans plusieurs rues, la rue Beaubourg en 2002, rue de Haudriettes en 2006 ou rue des Archives en 2008. Certains squares, jardins ou espaces ont été remaniés (Place René Vivien à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple en 2007 ou l’esplanade Saint Paul plus très récemment). Des projets sont annoncés tel l’espace vert sonore de 5000 m2 prévu à la Cité internationale devant l’hôtel d’Aumont.
Jardin de l'Hôtel Lamoignon 23 rue des Francs Bourgeois
Nous savons que ces plantations coûtent cher, mais ces progrès sont hélas insuffisants pour notre quartier particulièrement urbanisé qui a besoin de verdure. Même si la tâche n’est pas facile une politique davantage volontariste est nécessaire si nous voulons approcher vers le standard équivalent à la moyenne de la ville. Nous n’envisageons même pas de nous comparer à d’autres capitales bien mieux pourvues dans ce domaine…
Pourtant les idées et les initiatives ne manquent pas mais elles sont très vite découragées pour des raisons que nous pourrions qualifier de technocratiques, de pesanteur administrative voire de fait du prince.
Jardin Anne Franck
Telle copropriété du Marais n’avait-elle pas eu la malencontreuse intention d’aménager un petit jardinet à l’aune, mais en modèle réduit, de celui qui se trouve Place René Vivien ? Mal lui en pris. En effet, bien qu’elle propose que cet aménagement soit réalisé à ses frais, le terrain à agrémenter partiellement de plantes (une sorte d’enclave devant l’entrée principale de l’immeuble) est divisé en deux petits lots (l’un appartenant à la copropriété et l’autre étant la propriété de la Ville de Paris). Les ingrédients d’une situation ubuesque étaient réunis. Les différents services compétents de la Ville et d’autres administrations ont rendu leur verdict au bout de 7 ans d’instruction et la fourniture de 23 exemplaires du dossier très étayé de demande d’autorisation! Un refus catégorique d’aménagement de ce mini jardinet a été opposé car il empêcherait le passage des pompiers ! Or non seulement le passage pompiers qui existe n’est nullement obstrué par les aménagements proposés, mais l’accès à l’immeuble contigu n’est pas empêché car un espace suffisant a été justement laissé pour permettre ce passage.
Quelle est la morale de cette histoire? Beaucoup d’énergie, de temps dépensés pour se voir essuyer un refus et un endroit qui aurait pu devenir agréable et vert, aujourd’hui en déshérence et transformé en urinoir public.
Les lecteurs jugeront…
Dominique Feutry