Rue Beaubourg (IVe), en face du Centre Pompidou
La disparition bien malheureuse du pauvre hère qui séjournait devant l’Hôtel des Impôts de la rue Michel Le Comte pose la question de la prise en charge des SDF dont le nombre augmente immanquablement. Il est souvent mis en avant que tout cela est le résultat de la crise économique et du chômage qui en découle. Lorsque les autorités locales ou l’Administration sont saisies, elles se déclarent incompétentes, se renvoyant l’une l’autre la question. Elles peuvent aussi objecter que le stationnement de ces personnes est d’ordre privé dès lors que celles-ci sont installées sur un terrain privé. A ce jeu de renvoi de balle, rien n’est réglé…
Il n’empêche que la plupart des renfoncements ou endroits abrités sont aujourd’hui occupés. Pour les riverains et les piétons malheureusement les nuisances sont nombreuses : saleté, bruit, urine, dégradations, mauvaises odeurs, bagarres souvent dues à l’alcool et insécurité. Si certains sont convaincus de laxisme de la part de ceux qui, disposant de l’autorité, devraient leur venir en aide, d’autres pensent que Paris, première destination touristique au monde, offre un triste spectacle aux nombreux visiteurs qui fréquentent nos quartiers.
Des associations caritatives ou des personnes compatissantes viennent en aide à ces exclus de notre société, mais il s’agit d’actions ponctuelles qui ne traitent en rien ce phénomène qui doit être pris dans son ensemble. Phénomène qui est d’ailleurs amplifié par la venue d’étrangers qui mendient dans les rues les plus passantes. Prenons l’exemple de la rue des Francs Bourgeois. Chaque matin, très tôt, un chef installe, de façon autoritaire et rodée, des mendiants, toujours les mêmes, tous les 50 mètres et de manière alternée de façon à occuper les 2 trottoirs. Chacun dispose d’une sébile et d’un jeune chien afin d’attirer le chaland. Un passant quelque peu curieux et observateur s’aperçoit rapidement que ces chiens qui ne sont pas vaccinés font l’objet d’un commerce et leur prix est fort élevé.
Certains articles de presse se sont fait l’écho d’associations de défense des animaux en dénonçant un véritable trafic tout en mettant l’accent sur le fait que ceux-ci étaient drogués, afin de rester tranquilles la journée durant, puisque les personnes qu’ils accompagnent travaillent bien au-delà des 35 heures légales.
Entre les SDF victimes du chômage, ceux qui sont en rupture avec le système et les mendiants pour la plupart étrangers, nous sommes face à un problème de société qui mérite que les autorités compétentes mettent en œuvre un véritable plan pour y remédier, accompagné de mesures de prévention. Il n’est pas normal de nos jours que tant de personnes soient confrontées à la misère. Les autorités locales et l’Administration paraissent bien impuissantes, ce qui est désolant. Peut-être que nous aussi parisiens sommes trop passifs, considérant que cette situation fait partie désormais de notre paysage quotidien ?
Dominique Feutry