On se plaint des pigeons. Nous sommes face à une nouvelle menace : les corbeaux (photo Hartwig HKD)
La presse s'en est fait l'écho, ces temps-ci. En effet, on commence à les voir et on pourrait bientôt regretter les pigeons, qui sans doute ne sont pas plus propres mais assurément moins sinistres. Et pour ce qui est du bruit, si les pigeons dérangent avec leur roucoulement, le croassement des corneilles est autrement plus agressif, comme l'est leur gros bec pointu parfaitement capable de blesser un homme et encore plus un enfant.
Ces corvidés s'installent à Paris car on les a pourchassés dans les campagnes. Omnivores jusqu'au bout du bec, ils sont amateurs de fromages (dixit La Fontaine) mais s'intéressent surtout à nos résidus alimentaires et aux charognes. Autant dire que leur réputation n'a rien à envier à celle des hyènes et des vautours.
Certains ne manqueront pas d'établir un lien entre leur apparition et l'état de la propreté de Paris. Le rapprochement est sans doute intempestif mais on peut se demander si le traitement des déchets, notamment à proximité des marchés et magasins d'alimentation, ne devrait pas s'appliquer à les mettre plus vite à l'abri des prédateurs de tout poil (sauf qu'il s'agit de plumes ici). En tout état de cause, des interventions sur la nidation et la reproduction, comme on a commencé timidement à le faire avec les pigeons, pouraient éviter que des hordes de ces volatiles ne viennent assombrir le paysage parisien.
Gérard Simonet