Statue de Louis XIII, place des Vosges
Le Marais a ce privilège de présenter deux rois, le père et le fils, à quelque cent mètres l’un de l’autre. Il s’agit vous l’aurez deviné des statues de Louis XIII qui magnifie les jardins de la place des Vosges et celle de Louis XIV qui orne la cour principale du musée Carnavalet.
La statue équestre de Louis XIII, en empereur romain, est posée sur un imposant piédestal entouré de grilles. Cuirassé sous son manteau avec une couronne de lauriers sur la tête, le roi qui monte sans étriers porte un glaive et tient les rênes à la main gauche. Le cheval lève la patte avant gauche ce qui a nécessité pour équilibrer la statue, de placer un arbre sous le ventre de l’animal. Œuvre en marbre de Dupaty et Cortot, ce monument érigé sous le Restauration en 1829 a remplacé une statue en bronze du même roi commandée par le cardinal de Richelieu, datant de 1639 et exécutée par le sculpteur Pierre II Biard. Malheureusement celle-ci n’a pas résisté aux fontes entreprises pendant la Révolution. Certains ont pu dire que la statue actuelle était un peu lourde, elle s’insère néanmoins harmonieusement dans son environnement, sans doute par la force de l’habitude de la côtoyer à cet endroit.
Statue de Louis XIV. Musée Carnavalet
Si nous nous rendons devant la statue du fils,lui aussi figuré en empereur romain, nous avons la chance d’admirer un œuvre en bronze épargnée, ce qui est rare, par la Révolution et exécutée 100 ans plus tôt par la grand sculpteur Coysevox à qui l'on doit de nombreuses oeuvres, en particulier les sculptures de château de Marly. Louis XIV, en majesté et en pied, a été placé à cet endroit en 1890 après avoir été déplacé de l'Hôtel de Ville où il se trouvait. Cette magnifique statue avait été commandée par les édiles de Paris. En effet, alors que le Roi Soleil, invité à l'Hôtel de Ville trouvait qu'une statue en marbre de Guérin le représentant lors de la Fronde "n'était plus de saison", la municipalité s'empressa aussitôt de la changer...
Ironie de l'histoire, non loin de Louis XIV, c'est dans l'église réformée du 17, rue Saint Antoine, ancienne église du couvent de la Visitation Sainte Marie qu'a été inhumé, quasiment anonymement, Fouquet. Le temps les a finalement en quelque sorte rapprochés géographiquement!
Dominique Feutry