Le long du 1-3 rue des Guillemites (IVe) la mairie vient d'installer un parking motos
Le matin du 5 mars, les habitants de cette petite rue à vocation tranquille, découvrent une nouvelle source de perturbations sous leurs fenêtres : un parking motos flambant neuf, flanqué d'une voie vélos à contresens.
Depuis c'est la fièvre dans les immeubles du 1 et du 3 de la rue des Guillemites. Une émotion que Marais-Quatre, l'association très implantée dans cette partie du Marais, essaie de gérer.
Les riverains dénoncent les troubles nocturnes qui vont résulter de cette implantation en soulignant que l'étroitesse de la rue va faire caisse de résonnance aux bruits des deux-roues motorisés. Ils constatent que devront se croiser dans peu d'espace des voitures roulant dans le sens normal, des vélos se déplaçant en sens inverse, au milieu de conducteurs qui gareront ou sortiront leur deux-roues, tout ceci devant l'entrée d'une brocante et celle d'un hôtel. Une pétition destinée au Maire de l'arrondissement Christophe Girard est en préparation.
On peut craindre en effet une grande pagaille ...
On se doute de ce que diront les pouvoirs publics : il y a de plus en plus de motos à Paris et tout le monde se plaint de leur occupation anarchique des trottoirs et du fait qu'ils les empruntent pour circuler. Il faut donc créer pour eux des places organisées de parking. Le choix de l'emplacement quel qu'il soit fait des mécontents car les espaces déserts ne sont pas monnaie courante dans nos quartiers denses et totalement bâtis.
La réponse est logique. Ce qui l'est moins, c'est l'obstination rencontrée auprès de la municipalité en place et de ceux qui aspirent à les remplacer, à refuser de traiter le phénomène à la base. Il y a trop de deux-roues motorisés parce que (1) on se refuse à leur faire payer le parking en surface, comme on le fait pourtant pour les voitures et donc on ne verbalise pas, et (2) on repousse sans cesse aux calendes l'application du décret qui rend obligatoire pour les motos le contrôle technique, lui aussi en vigueur pour les voitures. Accessoirement, il y a un point (3) : une "charte des motards", signée en 2007 de manière illicite (car refusée par le Préfet de Police) par Bertrand Delanoë et Denis Baupin avec les "Motards en Colère" et qui fait la part trop belle à ce mode de locomotion.
C'est par là qu'il faut commencer. Ensuite on essaiera de faire comprendre aux riverains qu'ils doivent accepter quelques servitudes. Il est vrai que nous avons basculé dans une ère où l'individu aspire à une haute qualité de vie. C'est la rançon du progrès, qui veut qu'on ne souffre plus chez le dentiste, qu'on accouche sans douleurs, qu'on meurt en soins palliatifs. Rien d'étonnant et de choquant à ce qu'on refuse désormais toute sorte de bruit, la pollution et la saleté. C'est la nouvelle donne, pour une nouvelle vague de citoyens. S'y opposer n'aurait pas plus de résultat que de geindre sur la disparition des commerces de proximité et de l'artisanat, de la perte de foi dans les religions et les partis politiques, ou pour généraliser, de la perte des repères.
Rien n'empêche néanmoins, dans le cas signalé, de renoncer au minimum à faire rouler les vélos à contresens. Il y a eu dans le IIIe des révisions de ce genre quand la configuration de la rue ne permettait visiblement pas cette disposition. Une telle décision est du ressort du Maire.
Gérard Simonet
En collaboration avec "Marais-Quatre"