Un échafaudage devant une des façades de l'église Saint-Merri (IVe) (Photo Razzo/Ciric)
Le site de la mairie de Paris consacre depuis le 20 mars un article assez long donnant des explications sur les restaurations entreprises, en cours et à venir de l’église Saint-Merri (78 rue de la Verrerie IVe). Nous avons consacré un article intitulé « La misère des lieux de cultes parisiens » le 4 novembre dernier dans lequel nous attirions plus particulièrement l’attention sur la situation de l’église Saint-Merri en spécifiant que « l'organisation internationale non gouvernementale, World Monuments Fund, l'avait classée, après avis d’experts éminents, dans sa dernière liste des 100 monuments les plus en danger au monde !». L’association SOS Paris et l’association du Patrimoine Religieux ont elles aussi tiré la sonnette d’alarme.
La mairie de Paris semble avoir pris conscience de l’urgence de la situation puisqu’elle parle dans sa communication d’une « cure de jouvence » et d’une « vaste campagne de restauration ». L’histoire de cette église y est aussi rappelée. Elle date de XVIe siècle, de style gothique flamboyant, elle possède ce qui est rare une crypte. Transformé et agrandi au XVIIIe siècle, le monument devient ensuite une usine de salpêtre durant la Révolution pour redevenir lieu de culte en 1803. Il est classé en 1862.
Eglise Saint-Merri, le Choeur (photo VlM)
La chronologie des travaux annoncés est la suivante. Actuellement la priorité est donnée à une pré consolidation et un nettoyage du décor sculpté du XVIème siècle mais aussi des restaurations/ajouts du XIXème, ce qui demande des préparatifs minutieux. En effet les travaux menés par Hyppolyte Gode à cette époque ont été réalisés avec du ciment de Vassy (des statues de portail Saint-Etienne de Notre Dame ont été moulées et reproduites). Se sont ajoutées par la suite des réparations en ciment métallique entrepris en 1925 complétées par le sablage de 1969, ce dernier ayant été jugé agressif a posteriori. Cet ensemble diffus expliquerait la « prudence de la Ville dans les préparatifs de la restauration » ?
La mairie rappelle au passage qu’elle a déjà refait les toitures et le grand comble (2001), puis les installations électriques et l’éclairage (2007). Quant aux vitraux dont certains datent de 1500, des travaux leur sont consacrés depuis 2 ans. Il est spécifié que des opérations de sécurisation (NDLR : mais pas de restauration) de la « balustrade » du côté place Igor Stravisnky et de la façade du côté rue Saint-Martin ont été menées. Une étude a été remise sur la restauration du portail occidental. Elle ferait apparaitre une complexité extrême pour le remettre en état.
Outre ce qui est en cours et à lancer prochainement, les étapes suivantes cibleront le chauffage et le relèvement de l’orgue - l’un des deux orgues classiques historiques de Paris, bien que trés remanié (sur lequel a joué Saint-Saëns) avec celui de Saint–Nicolas des Champs (IIIe). Resteront aussi les fresques de gande qualité qui ont beaucoup souffert et pour lesquelles rien n'est encore annoncé.
Façade latérale, depuis la rue Brisemiche (IVe) (Photo VlM)
Saint-Merri devrait donc retrouver progressivement tout le lustre qu’elle mérite au cœur d’un des lieux les plus visités de la capitale. Cette bonne nouvelle pose la question de savoir pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps pour sauver cet ensemble, rendant sa restauration plus coûteuse encore… ?
Dominique Feutry en collaboration avec Marais 4.
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