L'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple (IVe) a revêtu son habit triste
Alors que nous avons attiré l’attention des pouvoirs publics, des défenseurs et des amoureux du patrimoine du Marais, des propriétaires eux-mêmes, l’Hôtel Amelot de Bisseul dit des Ambassadeurs se meurt lentement (nos articles des 1er juillet 2010, 27 février 2011 et 19 décembre 2012) dans une indifférence quasi générale.
Nous vivons, jour après jour, le drame de la lente agonie d’un des joyaux de l’architecture XVIIe que nombre de capitales pourtant nous envient ? Nous n’arrivons pas à croire que rien ne soit possible pour le sauver.
La pierre se ronge lentement (Photo PB)
Alors que la Ministre de la Culture a pu d’un trait de plume faire enlever le panneau qui recouvrait l’Hôtel de Laffemas, place des Vosges (article du 05 mai 2014), ne peut-elle rien faire pour ce témoin unique de notre passé ? Faudra-t-il attendre qu’un éboulement se produise pour voir son ministère réagir ?
Des sculptures ont disparu dans la couronne supérieure du portail (Photo PB)
Des habitants, écœurés par le sort qui est réservé à ce haut lieu de notre histoire, nous font part de leur désespérance, se demandant même si l’édifice ne va pas finir comme l’Hôtel d’Effiat situé autrefois dans la même rue, afin de permettre une juteuse promotion immobilière (notre article du 30 janvier 2014) ? Ils nous ont adressé les photographies qui illustrent notre article, comme un appel au secours devant une telle passivité et soulignent combien, ne serait-ce que le portail montre les signes de cet abandon. Nous les citons : « la couronne sculpture entourant les têtes de Méduses sont fissurées, le bas du portail et du mur sont totalement rongés par la pollution avec des parties manquantes ou endommagées par l’humidité, des parties de sculptures des couronnes des médaillons des battants ont disparu, Il en ainsi aussi dans les sculptures des tympans. De part et d'autre du mur portail, les sphères sculptées et les voussures au- dessous sont attaquées et en partie détruites. »
Un côté d'un battant du portail d'entrée fortement dégradé (Photo PB)
Nous arrêterons là la longue liste des maux qui s’abattent sur l’édifice alors que ces dégradations sont seulement une partie de celles visibles de l’extérieur. Qu’en est-il à l’intérieur ?
Il est temps messieurs les élus de vous emparer de ce dossier et de mettre autour de la table tous les acteurs concernés sinon Paris aura à nouveau, comme ce fut le cas pour l’église Saint-Merri heureusement aujourd’hui en restauration (nos articles des 04 novembre 2013 et 23 mars 2014), le triste privilège de voir figurer dans le classement des 100 monuments les plus en danger au monde du Monument World Fund un de ses plus prestigieux hôtels particuliers du Marais. Ce serait fâcheux et un comble pour l’image de la capitale la plus visitée au monde !
Pourtant, nous le savons, et nous citons Baudelaire, « une suite de petites volontés fait un gros résultat »
Dominique Feutry
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