Le grand escalier de l'Hôtel Salé (Photo S. de Sakutin)
Après cinq années de travaux et les mésaventures que nous avons relatées pour lesquelles nous nous sommes mobilisés, le Musée Picasso rouvre enfin ses portes le 25 octobre, date anniversaire de la naissance en 1881 de Pablo Ruiz Picasso (Picasso est le nom de sa mère, d'origine italienne) à Malaga.
Cette institution qui a été créée pour accueillir ses œuvres fut inaugurée en 1985. A. Malraux avait quelque temps auparavant et dans cette perspective fait adopter un texte instituant la dation pour régler les droits de succession. Ainsi si les héritiers ont donné à l’Etat la collection personnelle du maître, un certain nombre d’œuvres et ses archives personnelles, respectivement en 1974 et 1978, d’autres sont entrées suite à différents legs et dations de proches et parents du peintre. Des achats sur le marché sont venus par ailleurs enrichir les collections qui comptent aujourd’hui plus de 5 000 œuvres, ce qui en fait un ensemble unique dans le monde, et exceptionnel car il retrace toutes les périodes de l’œuvre peinte, graphique, gravée et sculptée de Picasso.
"Tête d'homme fumant une pipe" (1971)
« La longue cure de jouvence », comme l’écrit le site de la Mairie de Paris, a permis de tripler les espaces d’exposition et de procéder à d’importantes restaurations de l’Hôtel du XVIIe siècle qui abrite cet ensemble.
Outre ces transformations que nous vous enjoignons d’aller découvrir, vous sont dorénavant proposées des productions cinématographiques de fiction illustrant Picasso et ses thèmes de prédilection. Des spectacles, rencontres, ateliers pour les familles seront programmés chaque mois autour de chefs d’œuvres. Des pauses artistiques, qui auront lieu un jeudi par mois, intitulées « Déjeuner avec Picasso » vous inviteront à la découverte. Des rencontres-conférences animées par des conservateurs, des nocturnes avec visites guidées feront aussi partie des prestations proposées.
Espérons que le succès sera au rendez-vous et que celui-ci ne se fera pas au détriment de la vie des riverains qui ont souffert des nuisances consécutives aux travaux durant une période qui au final leur aura paru bien longue et qui appréhendent une fréquentation qu'on annonce deux à trois fois plus forte qu'auparavant.
Dominique Feutry