Vue du projet de façade de La Samaritaine rue de Rivoli (Ier) (Photo Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa agence Sanaa)
Incontestablement et bien qu’il ne s’agisse pas d’un immeuble du Marais, la décision de la cour administrative d’appel de Paris de ce 5 janvier qui annule un jugement du 13 mai dernier au sujet du projet de façade de la Samaritaine montre, s’il en était besoin, que le patrimoine architectural parisien ne peut pas être maltraité.
Le projet, bien qu’accepté par la Ville de Paris et le Ministère de la Culture, a été jugé, à partir d’éléments concrets, contraire au PLU (voir article "La Tribune de l'Art").
Voilà une bonne nouvelle pour le patrimoine parisien, il n’est jamais bon en effet, sous prétexte de modernisme et de tel ou tel courant novateur, de se lancer dans des rénovations qui finalement oublient le passé et ne sont là finalement que pour choquer.
L'action des associations SPPEF (société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France) et SOS-Paris qui ont obtenu malgré des conclusions contraires du rapporteur public, la confirmation de l'annulation du permis de construire de la Samaritaine en raison du non-respect du PLU (insertion dans la perspective paysagère urbaine de la rue de Rivoli) et qui se sont battues pour éviter des transformations irréversibles, montre que le vieil adage du pot de terre contre le pot de fer a aussi ses limites.
Osons croire que les architectes reverront leur copie dans le sens de la raison et du respect de leurs aînés, sauf si un pourvoi devant le Conseil d'Etat était déposé. Mais alors nous partirions dans une longue procédure et ce ne serait pas très raisonnable, ne serait-ce que sur un plan financier ?
Dominique Feutry