Les récents attentats viennent de conduire la Mairie de Paris à revoir les mesures de sécurité et de prévention qui existaient jusqu’alors. Le budget sécuritaire est même revu à la hausse alors qu’il avait été envisagé de réduire la subvention de la Ville à la préfecture de police.
Les mesures annoncées hier en Conseil de Paris, même si elles ne font pas l’unanimité vont dans le sens souhaité par les parisiens très marqués par les événements du 13 novembre. Renfort des inspecteurs de sécurité de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP), bombes lacrymogènes, gilets pare-balles, accélération de l’installation prochaine des 165 caméras de surveillance (le parc totalisera alors 1 200 caméras) qu’il avait été prévu d’installer sur deux ans. (voir nos articles des 11 avril et 10 septembre 2015). Il a aussi été décidé de renforcer la protection de 856 sites Vigipirates (crèches, écoles, bibliothèques, conservatoires, centres sportifs isolés..) et utilisation de visiophones et de vitres teintées au moyen de films spéciaux dans certains équipements publics.
Autres décisions arrêtées, la création d’une plateforme d’incubation « Défense & Sécurité », dans un incubateur de la Ville de Paris, en lien avec les grandes entreprises du secteur et la constitution possible d’une base de données de scans 3D des principaux lieux de spectacles et de manifestations sportives, qui sera mise à disposition des forces de sécurité pour faciliter et accélérer leur intervention.
Ces mesures pour la plupart d’application immédiate ont le mérite d’exister, certes il est possible d’aller encore au-delà, sachant toutefois que les prérogatives de la Mairie de Paris en matière de police sont limitées et plutôt attachées à la Préfecture de police. Les élus de l’opposition municipale pensent qu’il faut faire encore plus et que ces annonces restent insuffisantes. Ils réclament davantage de caméras, demandent de mieux équiper les agents de sécurité de la ville et la création d’une police municipale armée.
Dominique Feutry