Les berges rive droite et le Pont Marie (IVe) un dimanche matin de décembre (Photo VlM)
Avec la restriction de la circulation automobile sur la voie sur berge, on a craint à l'origine un report insupportable du trafic sur les quais rive droite. Cette prédiction se révèle fausse. Non seulement ce report n'est pas visible mais il semble que le trafic soit plus faible qu'avant.
L'explication s'impose d'elle-même : les automobilistes ont choisi d'autres parcours.... et/ou d'autres modes de déplacement. Parmi eux évidemment le deux-roues motorisé (moto, scooter...) mais aussi la marche, le vélo et les transports en commun. Les "Verts" de l'Hôtel de Ville ont gagné leur pari, partiellement en tout cas. L'explosion des deux-roues motorisés et l'anarchie qui caractérise leur utilisation (stationnement gratuit, excès de vitesse, dispense de contrôle technique, occupation des trottoirs, bruit et pollution de l'air) relativise toutefois le succès de leur politique à l'égard des voitures.
Le gyropode (Photo Scooter-system)
Un nouveau moyen de se déplacer est en train de percer : le gyropode. Un miracle de la technique dérivée des centrales à inertie des systèmes de pilotage des avions de lignes, avec un ou plusieurs gyroscopes qui mesurent la position et des moteurs électriques qui assurent le mouvement (20 km/h de vitesse linéaire, 30 km d'autonomie) et la stabilité de la plateforme en toutes circonstances. Pour l'avoir essayé, nous témoignons que ce moyen est distrayant mais assez casse-cou !
Ce que nous vivons aujourd'hui, pour en revenir aux berges, qui retrouvent chaque week-end le caractère bucolique des neiges d'antan, est de bon augure vis à vis du programme élargi de piétonisation de la rive droite que nous avons commenté dans notre article du 19 octobre.
Une remarque importante cependant : le nouvel aménagement évoque la construction d'une ligne de tramway est-ouest (sur les quais selon toute vraisemblance). Les observations que nous livrons plus haut sur le trafic militent pour y renoncer. L'environnement en souffrirait inutilement, la circulation sur les quais serait plus difficile et les travaux de réalisation d'un site réservé dans les deux sens rendrait la vie difficile aux riverains pendant plusieurs années.
Tramway sans fil, sur site mixte, à Bordeaux (Photo VlM)
Le choix de la technologie, par ailleurs, n'est pas aisé : si on sait désormais s'affranchir de caténaires disgracieux, comme l'a fait la Ville de Bordeaux où l'arrivée de courant se fait par le sol, il reste le problème des rails. A moins de retenir la solution plutôt utopique d'un tram-bus électrique sur pneus (mais peut-on alors parler de tram ?)
Gérard Simonet