De gauche à droite : Dominique Feutry et Gérard Simonet (qui prend la photo), Patrick Nieps, Lionel Bourgeois, Gérard Metais et Brigitte Igalens (Photo VlM)
Dans le sillage de notre entretien de novembre à l'Hôtel de Ville avec Mao Péninou, Maire-Adjoint de Paris en charge de la propreté et de l'eau, nous avons été reçus par Patrick Nieps, chef du service technique de la propreté de Paris pour la division regroupant les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements, accompagné de Gérard Metais, responsable de la propreté du IIIe, Lionel Bourgeois, chef d'exploitation et Brigitte Igalens en charge de l'animation.
Nous avons demandé si des explications pouvaient nous être données quant au récent dysfonctionnement de l'application « DansMaRue » qui permet de faire enlever tags et affiches sauvages. Un problème informatique entre la Mairie et le sous-traitant, touchant plusieurs arrondissements, dont les nôtres, et difficile à résoudre, en a été la cause. Il est aujourd'hui corrigé. A cette occasion nous avons appris que les tags et affiches prônant la haine raciale ou religieuse, ou obscènes, étaient enlevés très rapidement (sous 4 heures en principe) sauf le week-end où une brigade dédiée appelée « la fonctionnelle » est chargée alors d'intervenir sur tout Paris. Depuis le 1er octobre les amendes à l'égard des tagueurs (ou poseurs d'affiches sauvages) pris en flagrant délit sont passées à 68 € contre 35 €, mais le montant n'est pas encore assez dissuasif.
En matière d'affichage sauvage, nous nous demandons si le recours au « recouvrement d'office » qui fait partie de l’arsenal répressif est appliqué à l'encontre des éditeurs d'affiches ? Il nous est répondu qu'au cours des trois derniers trimestres, 7 « recouvrements d'office » ont été pratiqués sur nos deux arrondissements représentant 7.000 € d'amendes (fixées à partir du coût du déplacement des équipes d'enlèvement et en fonction de la surface a traiter). Cela reste insuffisant mais nos interlocuteurs semblent assez peu motivés car ils considèrent que les montants de ces amendes sont faibles et intégrés à l'avance par les fournisseurs dans la facturation de leurs clients !
Un des hauts-lieux désormais de l'affichage sauvage : l'Hôtel de Lamoignon, carrefour Francs-Bourgeois/Pavée (IVe) (Photo VlM)
Notre point de vue diffère : les montants peuvent être dissuasifs mais les commanditaires de l'affichage intègrent dans leur provision pour amende la très faible probabilité que la procédure soit déclenchée. Nous insistons pour que les interventions de la mairie à ce titre soient plus nombreuses, voire systématiques. C'est la condition, nous semble-t-il, pour que soit assuré un environnement de qualité.
Les responsables de la propreté précisent que toute publicité au sol entraîne dorénavant un dépôt de plainte de la Ville. L'abondance de flyers , la plaie des rues des Francs-Bourgeois, des Archives et Sainte Croix de la Bretonnerie, est difficile à combattre puisque les agents ne peuvent enlever que les flyers à terre ou sur les rebords de fenêtres et non sur les automobiles qui sont des propriétés privées... Il semble toutefois qu'il y en ait moins actuellement, mais n'est-ce pas lié à la saison ? Cependant les flyers auto collants restent légion sur les gouttières, le mobilier urbain et les armoires électriques dont l'entretien, nous l’apprenons, est dévolu à la Direction de la Voirie.
Le fléau des flyers. Ici, rue Ste Croix (photo VlM)
Le plan de nettoiement est organisé en concertation avec les mairies d'arrondissement et en fonction de remontées du terrain, des constats réalisés et des saisons (en été il y a afflux de visiteurs, en automne les feuilles tombent... Le balayage est effectué en règle générale 6 jours sur 7 et les trottoirs sont lavés au moins un jour par semaine, sauf dans les endroits où il est nécessaire d'agir plus fréquemment. Bien entendu cela est en relation avec les effectifs présents, ainsi le dimanche seulement la moitié des agents est en fonction.
Il ne nous a pas été caché que des inspecteurs en civil ou en uniforme intervenaient pour verbaliser en flagrant délit les incivilités comme les dépôts illégaux de sacs de gravats ou d'appareils ménagers dans la rue voire dans des squares. L'amende selon les conditions de réalisation de l'infraction peut atteindre 1.500 €.
L'état déplorable du jardin de la place Renée Vivien (IIIe), au carrefour Temple/Haudriettes a été abordé. Le comportement inadmissible d'un propriétaire de trois énormes chiens va faire l'objet d'un traitement approprié. Il les amène là tous les jours pour batifoler dans la végétation, en dépit du panneau qui annonce "interdit aux chiens même tenus en laisse". Ils laissent évidemment sur le dallage des excréments proportionnés aux nombre d'animaux et à leur taille, excréments dont chacun constate qu'ils ne sont pas ramassés.
Les trois chiens et leur propriétaire
Des essais de peinture anti épanchements d'urine sont en cours prés de l’école Saint-Merri (IVe) sans constituer toutefois la solution idoine au phénomène qui ne cesse de croître.
On entend plus parler de ces urinoirs "à l'air libre" essayés il y a un an du côté de la gare du nord. Nos concitoyennes ne les ont pas franchement défendues, et on peut les comprendre.
Nos interlocuteurs, conscients de la difficulté de maintenir une propreté appréciable des habitants du quartier ne cachent pas en conclusion de cet entretien intéressant, franc et direct, qu'il faut arriver à adapter progressivement les moyens dévolus à la propreté à la vie des parisiens d'aujourd'hui.
Dominique Feutry