Conseil de Paris le 15 février 2016, dans les rangs de l'opposition (Photo LR)
L'opposition donne le sentiment d'avoir été prise de vitesse et la majorité d'Anne Hidalgo d'avoir bâclé le travail. Aucune des raisons objectives que nous avons relevées dans notre article du 30 janvier n'a empêché que ce projet voie le jour et qu'il le fasse dans la précipitation.
La dispersion des arrondissements en matière de population est conservée. Le centre aura 101.764 habitants, très loin des 237.120 du XVe et des 199.519 du XVIIIe mais très au-dessus du VIIIe avec ses 39.175 habitants et du VIe avec 43.479. L'incohérence se poursuit avec les VIIe et IXe qui n'atteignent pas les 60.000 habitants.
On l'a dit aussi : les unités opérationnelles de la Ville de Paris (Urbanisme, Propreté, Voirie, Pars & Jardins ...) sont déjà organisées suivant une logique qui ignore les arrondissements. Aucune amélioration de la productivité ne doit être attendue de cette restructuration.
Alors pourquoi cette réforme qui s'est déroulée dans la discrétion et la précipitation ?
L'opposition dans une tribune de Nathalie Kosciusko-Morizet dénonce un calcul électoraliste. Il est vrai que le centre avec le 1er arrondissement envoie un élu de Paris à l'Hôtel de Ville dans la configuration actuelle et dispose d'un Maire, mais il n'a pratiquement pas de pouvoir. En vérité c'est peu de chose et rien ne dit que les nouvelles règles de calcul du nombre d'élus de Paris seront défavorables à l'opposition actuelle....
Pour finir, nous citoyens concernés ne comprenons rien aux buts de cette réforme. Et comme toujours, dans ce genre de situation, on flaire la manœuvre et on n'apprécie pas.
Autre volet des réformes souhaitées par la Maire : obtenir plus de responsabilités en matière de maintien de l'ordre. On pense inévitablement à l'occupation de l'espace public, au tapage nocturne, au respect des règles d'urbanisme. Il est vrai que le partage actuel entre mairie et police ne garantit pas un niveau d'efficacité optimal. La question est de savoir dans quelle direction il doit bouger. En toute franchise, nous observons aujourd'hui une réactivité et une disponibilité insuffisantes du côté des forces de l'ordre municipales. On doit en tirer d'abord la leçon avant d'envisager d'accroitre leur domaine d'action, faute de quoi le jugement des citoyens sera sévère.