Le "Corriere della sera", titre : "contro degrado e rumore in città, il nuovo fronte europeo dei comitati anti-movida" (contre le vandalisme et le tapage nocturne dans les villes, un nouveau front européen des associations pour la défense de la qualité de vie)
Malgré une pluie battante, 150 participants ont assisté ce 31 mai à la salle Jean Dame, rue Léopold Bellan (IIe), aux deuxièmes assises des associations de riverains mobilisés pour la qualité de la vie dans les métropoles d’Europe organisée par la réseau "Vivre la Ville !" Europe dont est membre "Vivre le Marais !". Le thème retenu pour cette réunion était « Nuisances nocturnes : les citoyens européens se mobilisent.»
Toutes les interventions ont mis en exergue l’hyper alcoolisation, le bruit, la saleté, la dérégulation sociale, les atteintes à la santé et les menaces qui pèsent sur les centres historiques des villes concernées.
Nous retiendrons que l’alcoolisation a un coût annuel en France de 120 Milliards d’€ (autant que celui du tabac), les chiffres sont tirés du rapport du professeur Kopp, et que parallèlement malheureusement les conflits d’intérêts étaient nombreux dans l’organisation institutionnelle d‘une prétendue dérégulation des dérives de la nuit avec des lobbies puissants à l’action.
Après avoir dressé, devant son responsable à l'Hôtel de Ville Frédéric Hocquart, un bilan du conseil de la nuit de Paris qui agit plutôt au détriment des riverains, un représentant de Bruit Parif a montré que des avancées significatives étaient en cours pour mesurer sans contestation possible le bruit dans les endroits les plus festifs de Paris, ce qui permettra des expériences devant débuter de pointer les lieux et les établissements qui ne respectent pas les normes en la matière.
Les ambassadeurs des riverains soumis au diktat des noctambules des villes de Strasbourg et de Nantes ont montré combien les chartes proposées par les élus ici ou là n’étaient faites que pour gagner du temps et ne réglent rien du tout. Les intervenants des villes de Montpellier, d’Aix en Provence-Marseille et de Barcelone ont montré de leur côté que face à l’inertie des élus et à la confusion entretenue entre les services municipaux, seule la technique de « l’affrontement » était payante. Par affrontement il fait entendre des actions en justice à l’encontre de maires (ou des préfets) pour ne pas avoir fait respecter la législation en matière de bruit. Plusieurs condamnations ont été prononcées et ont servi d’exemples lors des exposés, le modus operandi décrit pouvant être dupliqué sans problème.
Vue de la scène et des intervenants
L’Italie dont la représentante a réussi à fédérer la plupart des associations du pays, ce qui constitue un exemple à suivre, a montré que le poids des adhérents qu’elle représente qui atteint le million, fait que son réseau est devenu une force incontournable pour les politiques qui doivent désormais composer. Certains projets de loi portant sur la vie nocturne ayant dû être modifiés.
La situation dramatique de Lisbonne dont le développement de la fête est sans limite, met en péril le centre historique avec l’aval des autorités. Dans une moindre mesure celle de Bruxelles qui devient petit à petit un haut lieu de la fête est très préoccupante.
La courte intervention de Frédéric Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit" n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Des questions lui ont été posées sur l’ouverture des parcs et jardins la nuit, sa réponse est entre autres motifs qu’il faut donner « plus d’espaces de respiration aux parisiens…» !
Sur le fond, et les questions furent nombreuses, les participants ont retenu que l’alcoolisation effrénée coûtait excessivement cher à la collectivité et qu’il ne fallait pas baisser la garde bien au contraire car des moyens existent même si cela est parfois long avant d’obtenir des résultats. Ils ont aussi constaté que les problèmes étaient les mêmes dans toutes les grandes villes d’Europe mais qu’à force d’opiniâtreté, d’obstination et en utilisant tous les leviers à notre disposition, les autorités sont dans l’obligation de faire respecter les lois et règlements.
Une minorité sous prétexte de s’amuser ne peut pas, et elle est n’en a pas le droit, s’arroger l’espace public et prendre ainsi en otage une majorité d’habitants qui devraient subir et ne rien dire. Ce temps est bel et bien révolu ce qu’a bien démontré la réunion où la solidarité entre riverains de pays différents est une grande avancée dans la lutte qui est menée.
Dominique Feutry