Paris et ses lumières la nuit (photo couloirsdunet)
Le temps que nous connaissons en ce moment est propice à l'observation des étoiles et des planètes. Mais voilà, à Paris, comme dans les villes, la pollution par la lumière (voir notre article du 26 janvier 2013) rend l’exercice, pourtant intéressant, quasi impossible.
Au début du mois, à l’occasion de la 26ème édition de « La Nuit des étoiles » organisée pendant 3 jours à l’initiative de l'Association française d'astronomie, il a été recommandé pour ruser de pendre de la hauteur tel le sommet de la Tour Montparnasse ou de disposer de grands télescopes (Cité des Sciences et de l’Industrie, Observatoire de Paris...).
Il n’empêche que nonobstant le Grenelle de l’environnement (2009), l’arrêté ministériel de 2013 essayant de mieux réglementer l’utilisation de la lumière artificielle la nuit (notre article du 31 janvier 2013) et la mise en œuvre de bonnes pratiques ici et là (extinction des éclairages publics au-delà d’une certaine heure, extinction la nuit des lampes dans les bureaux… changement ou enlèvement de lampadaires en particulier sur certains tronçons d’autoroute…), il est difficile de réduire le niveau de la photo pollution.
Pourtant, nous le savons, l’allongement artificiel du jour menace les espèces nocturnes (chouettes, chauves-souris, papillons). Il a un impact sur la biodiversité, sur le rythme des plantes et des arbres et aussi sur notre santé au travers de notre sommeil puisqu’un excès de lumière contrarie le repos (80 % de l'humanité vivrait, selon une équipe de chercheurs italiens, dans un endroit où la nuit est perturbée par des éclairages).
Carte de pollution lumineuse où apparaissent Paris et l'Ile de France
Malgré quelques balbutiements pour limiter le phénomène, les observateurs sont formels, l’examen régulier par satellite montre plutôt une augmentation et l’on distingue très nettement les halos de couleur orange au-dessus des villes, ce qui a permis d’établir des cartes de pollution lumineuse (cf la carte concernant Paris et l’Ile de France reproduite ci-dessus, les endroits les plus touchés figurent en rose, la pollution étant plus forte où apparaissent les taches rose pâle).
Outre tous les effets néfastes indiqués et le gaspillage généré (l’éclairage public représente en moyenne 37% des dépenses d’électricité des communes, le nombre de lampadaires publics en France étant passé en 20 ans de 5,5 millions à 9,2 millions), il faut sensibiliser les « consommateurs » que nous sommes en lien avec une action volontariste de la part des élus. C’est une des raisons pour laquelle, en complément de « La Nuit des étoiles », existe depuis plusieurs années une manifestation intitulée « Jour de la nuit » qui aura lieu le 8 octobre prochain. Organisée par un collectif de 23 structures dont des associations environnementales, l’Association des Maires de France mais aussi NatureParif, le ministère de l’Écologie… elle permet de "... redécouvrir la nuit, ses paysages, sa biodiversité et son ciel étoilé."
Nous aimerions que la Mairie de Paris participe à cet évènement en lui apportant publicité et appuis nécessaires, plutôt que se focaliser sur l’organisation de « La Nuit blanche » qui aura lieu quelques jours auparavant.
Dominique Feutry