Mille-feuilles d'affiches collées qui forment une croute épaisse qui n'a rien d'appétissant (Photos VlM)
Rien n'a changé depuis qu'on s'est fait l'écho de l'état inadmissible du mur pignon du 67 rue du Temple (IIIe), angle Rambuteau, contre l'agence de la Caisse d’Épargne. Les afficheurs vandales n'osent plus trop y coller leurs affiches tant le support apparait désormais fragile.
Enfin, c'est partiellement faux : on peut découvrir depuis peu une nouvelle série de petites affiches montrant une nymphe callipyge dans le plus simple appareil. De quoi en réjouir quelques uns mais la couche de sédiments-papier est encore plus épaisse et menace de tomber sous l'effet de la gravité, comme la "Vénus Callipyge" du regretté Georges Brassens. Il est tout de même choquant d'en arriver là !
Nous envoyons un nouveau message aux services de la propreté. Cette fois c'est un signal de détresse. Un S.O.S. En cette époque où chacun y va de ses bonnes résolutions, on aura peut-être la chance de tomber sur un interlocuteur qui aura fait le vœu d'être plus attentif aux signalements que nous leur adressons !
Postscriptum # 1
Nous recevons un message en retour de "Propreté de Paris" : l'unité spécialisée "désaffichage" est prévenue et pourrait intervenir aujourd'hui même 28 décembre.
Postcriptum # 2
Engagement tenu. L'équipe de "désaffichage" est intervenue vers 14h00.
Grattage des multiples couches de papier et aperçu des déchets sur le sol (Photo VlM)
Dernières opérations : finition au karcher et enlèvement des déchets
Cette opération vécue en direct nous inspire plusieurs réflexions :
La première, c'est la constatation que les services de la mairie de Paris savent être efficaces et réactifs quand ils le veulent. Dans le cas présent, l'intervention a eu lieu dans les quatre heures suivant la signalisation ! Rappelons par ailleurs que la durée moyenne d’intervention pour l'effacement de tags, telle que nous la mesurons, est de deux ou trois jours ouvrés alors qu'à notre connaissance l'engagement contractuel est de dix jours. La performance mérite d'être soulignée.
Pour l'affichage sauvage, la performance moyenne est décevante. Nous renouvelons notre suggestion sur le mode opératoire : traiter les signalisation en LIFO et non en FIFO ("last in first out" au lieu de "first in first out"). Pourquoi ? En mode FIFO (celui qui est logique en apparence) lorsqu'une affiche apparait, son enlèvement est mis en attente au profit de signalisations anciennes. Pendant ce temps, plusieurs jours généralement, l'affiche sauvage remplit sa mission puisqu'elle est visible et en bon état.
A l'inverse, si on retire la plus récente, pour l'afficheur et l'annonceur l'investissement dans ce mode de communication est perdu. Si une dizaine de sites sont traités dans la journée, ce sont dix échecs pour l'activité illicite qu'est l'affichage sauvage. On peut parier que progressivement les annonceurs se découragent, au moins crée-t-on une dynamique dans ce sens et un cercle vertueux qui laisse plus de temps pour traiter les priorités suivantes et en faire baisser le nombre.
Ensuite, on ne doit pas oublier que la performance des services de la propreté à Paris dépend des moyens qui lui sont affectés. L'énorme communication qu'on nous annonce pour la nuit du 31 décembre pour promouvoir la candidature de Paris pour les J.O. de 2024 s'ajoute à des dépenses considérables que la Ville accepte d'engager pour un objectif qui n'est pas partagé par les parisiens et dont tout indique qu'il sera un gouffre financier comme il l'a été pour Londres et Athènes et une source supplémentaire de nuisances pour les habitants. Tous les parisiens en revanche aspirent à vivre dans une une ville propre. Anne Hidalgo serait bien inspirée de faire comme les maires de Hambourg, de Boston et de Rome qui ont retiré leur candidature en décidant d'écouter la population qui s'était prononcée contre l'accueil chez eux des J.O.
Si nous faisions de même à Paris, les moyens affectés à la propreté pourraient être augmentés sans que le budget de la Ville et son endettement prévisible en soient alourdis. Pour le plus grand bonheur de la grande majorité des parisiens ! Mais notre bonheur est-ce vraiment ce que nos élus recherchent ?