Paul Smith au 24, devanture "en applique", enseignes discrètes, couleur "classique".
Cette rue du IIIe offre à la vue deux paysages distincts. : A l'est elle abrite une série d'hôtels particuliers qui ont tous fait l'objet de réhabilitations avec création de logements en copropriété. On n'en voit que les murs d'enceinte et les portails, avec une exception toutefois aux numéros 15 et 17 de part et d'autre de la ruelle Sourdis qui se distingue par la présence de tourelles.
La portion ouest, bordée par la Poste, est le domaine de boutiques qui surprennent par leur nombre, leur variété et la qualité de leur décoration.
Paul Smith, créateur anglais de vêtements et accessoires pour hommes et femmes, au "style éclectique", ouvrait la boutique du haut il y a juste un an. C'est la quatrième à Paris. Son choix de la rue Pastourelle est un pari que cette voie a un vrai un potentiel d'attraction des promeneurs.
Charlie - Horloger - 26 rue Pastourelle. Autre devanture en "applique" respectueuse des règles du Marais
La peinture est encore fraiche. La boutique a ouvert en octobre. C'est la première de Charlie Watch, horloger "fashion", à Paris. La décoration est réussie mais il n'a échappé à personne que Charlie-Watch a déployé une campagne d'affichage sauvage à hauteur notamment du 57 rue des Archives dont le mur pignon est placardé d'une douzaine de ses affiches. Que ses propriétaires ne s'étonnent pas si les riverains du Marais lui tiennent rigueur de cette agression visuelle qui peut d'ailleurs donner lieu à des amendes conséquentes de la part de la Mairie de Paris.
"État d'Esprit", boutique-galerie design, 30 rue Pastourelle. Il s'agit ici d'une boutique d'intérieur qui présente des objets et du mobilier design de luxe et des pièces vintage des années 60 et 70.
Enseignes et couleurs discrètes comme il convient au Marais, mais le coffrage du rideau métallique, que le règlement du plan de sauvegarde exclut, est malheureusement resté en place car il préexistait à l'ouverture du nouveau commerce.
L'immeuble du 30 abrite aussi ce local qui est fermé depuis longtemps. Il pourrait lui aussi héberger une activité commerciale. A noter que la devanture "en tableau" (car elle s'inscrit à l'intérieur de l'architecture du bâtiment) est parfaitement conforme aux exigences du plan de sauvegarde. La combinaison d'un linteau massif en bois et des deux colonnes ouvragées qui le soutiennent est d'un effet esthétique assez intéressant. Le rideau métallique est contenu et dissimulé à l'intérieur de cet ensemble.
Terracotta, au 32. Enseigne et couleurs sont de bonne facture mais on regrette que ce coffrage, comme précédemment, ait été conservé
Comme son nom ne le dit pas, Terracotta est un fabricant de bijoux fantaisie.
Ets Longueville, au 34. Antiquités, encadrement, décoration dit sa vitrine. Une devanture qui est presque "en tableau" tant sa structure s'inscrit dans la modénature de la façade. Pas de coffrage disgracieux ici.
Au 36, atelier Guy Mondineu, une autre boutique d'encadrements
Au 38, "Soif d'ailleurs", devanture austère qui s'intègre bien dans l'esthétique générale de la rue, propose des vins venus "d'ailleurs"
Particularité de ce caviste : il ne vend pas de vins français mais assure que sa gamme dépasse souvent en qualité les vins de chez nous. Son magasin n'est pas seulement une boutique mais un centre "œnologique" avec une salle de réception qu'on peut privatiser pour des réunions de famille ou professionnelles.
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D'autres commerces mériteraient d'être inclus dans cette monographie qui est volontairement limitée. On pourrait citer et commenter aussi : le restaurant du n° 16, la boutique de vêtements d'Ewa Lipinska au 18, le restaurant "La soupe Thaï" au 24, à côté de Paul Smith, le magasin ancien "Dorure Argenture" du 40, la brasserie "Le Roi de Pique" au 48 qui jouxte "Tattoo" dont le style est provocateur à dessein (il n'est pas à coup sûr dans la ligne de l'esthétique du Marais...) et en face un réparateur de montres et horloges Christian Plantin au 35.
Peut-on imaginer une plus grande diversité sur un linéaire de 150 mètres à peine ? Oui me diront certains, il n'y pas de commerces de bouche... La belle affaire, il y a Manu le boucher rue des Gravilliers, une supérette en tournant le coin rue des Archives, et en faisant 200 mètres vers le nord on arrive dans la rue de Bretagne qui en regorge.
GS
(Photos VlM)