Décorations permanentes au bas de la rue des Archives (photo VlM)
La marche des fiertés a attiré beaucoup de monde ce 24 juin.
Ne revenons pas sur les excès de tous ordres qui s’en sont suivis au même titre que la fête de la musique qui se tenait quelques jours auparavant. Penchons-nous plutôt sur le « pavoisement arc en ciel » qui suscite de plus en plus de commentaires de la part des habitants et des amoureux du Marais.
L’écharpe d’Iris les étouffe, omniprésente en l’air, sur les façades, au sol (dessiné à la craie sur la plupart des passages piétons) et même à la mairie du IVe ! Ce ne serait pas plus dérangeant que les lanternes rouges du nouvel an chinois si cette outrance ne dénotait pas en fait la main mise sur tout un quartier dans un but essentiellement mercantile. Tout le monde ou presque veut profiter du pactole.
Toutefois cette façon de procéder laisse libre cours à tous les abus. Ainsi les débordements de terrasses autorisées et non autorisées sont légion. L’exemple le plus criant était à la nuit tombée celui de la rue (dite place) du Bourg Tibourg (IVe). Il y avait des tables bien au-delà des jardinières et des paillottes construites de part et d’autres. Il était bien difficile de traverser la place où par ailleurs les motos stationnaient comme à l’ordinaire. Et quid aussi des déversements de décibels des baffles installés un peu partout à rendre sourd un bœuf ?
Tous les passages piétons ont été doublés des couleurs de l'arc en ciel (photo VlM)
D’une certaine manière ce dévoiement peut aussi être interprété comme le besoin d’ancrer dans les esprits que le Marais est avant tout le quartier gay de Paris. Est-ce bien nécessaire et est-ce bien réaliste ? Pourquoi d’autres communautés ethniques, religieuses ou étrangères ne lanceraient pas à leur tour et à leur façon, sans limite bien entendu, de grandes fêtes avec force décorations, débordements, musiques et décibels ?
Avec ce type de fête nous marchons sur la tête ! Restons plutôt factuels et réalistes en rappelant les propos de l’historienne, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales qui concluait sur l’histoire des migrations dans le Marais (voir notre article du 27 avril 2017), le Marais « a autant de qualificatifs que de guides… quartier royal, juif, bobo (*), chinois (*), gay, historique… », mais ajoute-t-elle « comme dans tout quartier, il y a le visible et l’invisible, ce qui rend sa qualification impossible (*) NDLR»
Puissent certains s’inspirer de ce constat étayé et arrêter les excès guidés par la volonté condamnable de marchandisation du quartier, encouragée par la municipalité.