La façade restaurée de l'Hôtel Amelot de Bisseul, 47 rue Vieille du Temple (IVe)
Nous en savons davantage sur la restauration de l’Hôtel Amelot de Bisseul dit Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe), après l’affichage d’un panneau indiquant les aménagements qui vont être entrepris après qu'aient été terminés ceux concernant les parties extérieures.
Nous avions précisé dans un précédent article (27 septembre 2016), d’après nos informations, qu’un hôtel allait sans doute être aménagé dans ces somptueux locaux du Marais. Ce point se trouve désormais bel et bien confirmé. Ainsi est-il écrit sur le panneau cité supra « Restauration intérieure et restructuration pour la création d’un hôtel de 9 suites avec restaurant sur cour et 2 commerces rue Vieille du Temple. »
Le propriétaire mentionné est une SAS (société par actions simplifiée) dénommée la Compagnie immobilière Hôtel Amelot de Bisseul domiciliée dans le VIIIe arrondissement dont l’activité est celle de marchand de biens. Elle est contrôlée par la SARL Société de Gestion Financière et Immobilière belge (SOGEFIBEL) dont le siège est à Uccle (une des communes de Bruxelles) et dont les animateurs semblent être les familles Hibert et Kerchove de Denterghem (un nom illustre des Flandres ayant pour devise « Endurer pour durer » …).
Hôtel Amelot de Bisseuil. Escalier monumental (Photo VlM)
Deux ans de travaux sont prévus sous la supervision de l’architecte en chef des monuments historiques Gabor Mester de Parajd.
Nous apprenons en prenant connaissance de l’affichage cité plus haut que lors de l’édification de l’Hôtel en 1657, Cottart, l’architecte, avait souhaité changer de place l’entrée du bâtiment qui se trouvait auparavant rue des Guillemites (ex rue des Singes), ce qui nous vaut aujourd’hui ce splendide portail sculpté sur ses deux faces par Thomas Regnaudin. L’ensemble a été classé en 1924 à la demande de son propriétaire d’alors le colonel Paul Brenot. Puis est décrit l’historique du bâtiment où est rappelé que Paul Louis Weiller avait commencé en 1951 le sauvetage et la restauration des décors intérieurs de Corneille, Cotelle, Boulogne, Vien et Guiberg. « Ces décors ont fait l’objet d’une étude préalable de reconnaissance et restauration sous le contrôle de la Conservation Régionale et de l’Inspection Générale des Monuments Historiques et seront restaurés... ». C’est une des raisons aussi pour laquelle il n’y aura que 9 suites afin « de respecter l’intégralité des décors conservés (pour la plupart d’origine)… et … correspondre à l’organisation historique (des appartements) de l’Hôtel ... »
« Le restaurant sera installé dans les anciennes écuries et remises à voitures sur la grande cour.»
Autre élément intéressant, un sondage et des fouilles archéologiques ont été réalisés, des vestiges du XIVe siècle, en cours d’analyse, ont été mis au jour.
Un élément important mérite d’être souligné. A l’issue des travaux « la traversée historique de la parcelle… (c’est-à-dire des 2 cours)… sera ouverte au public. » Peut-être que la maison Chanel, installée de façon éphémère nous avait-on dit dans les 2 magasins du rez-de-chaussée, restera dans les lieux, la restauration terminée (voir notre article du 5 décembre 2016) ?
Indéniablement nous sommes en présence d’aménagements très importants d’un monument d’exception, nous sommes persuadés que tout sera mis en œuvre pour magnifier les lieux sans les dénaturer.
Dominique Feutry