Façade de l'hôtel de Montescot 70 rue des Archives (IIIe)
Dans un article du 2 mars dernier intitulé « Des hôtels particuliers plutôt discrets sous le soleil de de février nous évoquions entre autres les deux hôtels de Montescot et de Villeflix situés respectivement au 70 et au 72 rue des Archives (IIIe).
Bâtis ensemble au XIIe siècle (1647) pour l’intendant de la généralité de Paris François de Montescot, ils seront dissociés en 1690. Pourquoi le même propriétaire a-t-il fait édifier deux hôtels côte à côte. En fait l’un était destiné à son habitation quand l’autre était voué à la location.
Ils passent dans les mains de Louis de Bailleul, président au Parlement de Paris et en 1678, les descendants de ce dernier aux Jossier de La Jonchère qui vont les séparer en deux propriétés distinctes en 1691.
L’Hôtel de Montescot
En ce qui concerne l’Hôtel de Montescot seuls les bâtiments du 70 garderont le nom de Montescot, malgré les différents propriétaires (Legras et Gasq de Lalande) qui se sont succédé avant la Révolution. Une plaque apposée sur la façade rappelle que Lamennais est mort à cet endroit. Puis l’Hôtel, comme tous les autres, devint un immeuble de rapport destiné à la location de logements et de commerces. La restauration qui permet aujourd’hui d’admirer cette construction n’a été entreprise qu’en 1991-1992.
Le portail sur rue attire le regard avec ses guirlandes de fleurs sculptées et le mascaron qui le chapeaute.
Le logis au fond de la cour comporte trois niveaux. L’aile droite en retour est plus basse. A l’intérieur, si tout le décor a disparu, il subsiste néanmoins un magnifique escalier Louis XV avec sa rampe en fer forgé. Le jardin qui n’est pas visible de la rue a été reconstitué.
Paul Smith a installé son siège dans ces bâtiments.
Portail d'entrée de l'Hôtel de Villeflix, 72 rue des Archives
L’Hôtel de Villeflix
Au 72, l’Hôtel de Villeflix, lors de sa séparation de l’Hôtel de Montescot, fut cédé à Françoise Ricoult, épouse de François Vireau de Villeflix, à l’origine du nom qu’il porte encore aujourd’hui. Ses descendants qui conservèrent pendant plusieurs générations le bien portaient le nom Michau de Montaran. Puis l’immeuble subit les dégradations, notamment une surélévation, liée à son nouvel usage au XIXe et durant une partie du XXe siècle, en tant que local commercial, artisanal et d’habitation locative, avant l’importante restauration qui lui a redonné un certain éclat.
Vieille photographie de la fontaine du jardin de l'Hôtel de Villeflix (Paris Musées Collection)
« Le portail sur rue a été surélevé d’un petit étage sous Louis XV. Les vantaux de la porte sont sculptés de bas-reliefs représentant une allégorie de la Justice et Esculape... Le logis en fond de cour a été privé de ses décors intérieurs. »
« Une exceptionnelle fontaine du XVIIIe siècle a été conservée dans l’ancien jardin... Elle représente un homme et une femme autour d’une urne. »
Sources :
- Le Marais. Alexandre Gady. Le Passage. 2004.
- Le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.
- Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Danielle Chadych, Parigramme, 2010.