De la pub sur les trottoirs. N'en jetez plus ! (Illustration Le Figaro)
Depuis quelques jours, un décret autorise une expérimentation de marquage de publicités éphémères sur les trottoirs dans les villes de Nantes, Bordeaux et Lyon, pratiques interdites jusqu’à présent par le code de la route et le code de l'environnement.
Le journal Le Monde relate dans son édition du 28 décembre que la municipalité de Nantes venait de décider de boycotter ce test « publicitaire » au nom de « la lutte contre la pollution visuelle ».
Ces marquages que nous avons dénoncés pour Paris, la mairie n’ayant pas hésité, durant un certain temps, à signaler ses musées grâce à ce procédé (une vulgaire application de peinture à travers un pochoir) devront dans le cadre de l’expérimentation proposée être réalisés à la peinture à l’eau ou biodégradable. Les inscriptions ne devront pas dépasser dix jours, ni excéder 2,50 m² et être espacées d'au moins 80 mètres.
Mais diantre qui a pu influencer les pouvoirs publics au point de les conduire à publier un tel décret ? Pourquoi vouloir favoriser une pollution visuelle inutile qui va s’ajouter aux tags, affiches sauvages et autres joyeusetés qui enlaidissent et souillent nos rues déjà bien sales ? Cette décision apparait comme un écho à ce que la Tribune de l’Art appelait dans un récent article, une "loi d’exception" qui autorise pour les JO les publicités dans tous les lieux et sur tous bâtiments sur lesquels elle est proscrite, contournant le code de l’environnement et du Patrimoine et quelles que soient les protections existantes !
Quel lobby est derrière cette décision de marquage sur les trottoirs alors qu’il est de notoriété publique que les panneaux de signalisation sont trop abondants et que la tendance est plutôt d’en réduire le nombre ?
Bordeaux semble sur la même ligne que Nantes et un parlementaire de la Gironde a saisi le Ministre de l’Intérieur sur ce qui apparait comme une dérive.
Certains élus soulignent que ce décret a été pris sans concertation et ne comprennent pas que l’on puisse voir les espaces urbains saturés de publicité. Seule le métropole de Lyon « …étudie les meilleurs lieux d’implantation possibles pour ces publicités éphémères… »
Une nouvelle fois l’aspect mercantile l’emporte sur toute autre considération…
Si jamais cette expérimentation devenait définitive nous pouvons avoir les pires craintes quant à l’utilisation de ces publicités. Pourquoi ne pas en mettre autour de la pyramide du Louvre, sur le parvis de Notre Dame voire dans le cour d’entrée du château de Versailles ?
Ils sont vraiment tombés sur la tête !