Tourisme de masse à Venise (photo HD)
Dans le rubrique "Champs libres-Débats" du Figaro du 24 décembre, le chroniqueur québécois Matthieu Bock-Côté s'insurge, dans un article intitulé "L'âme des grandes villes occidentales va-t-elle survivre au tourisme de masse", contre "le réaménagement des grandes villes des pays occidentaux pour les mettre au service non plus de ceux qui y habitent, mais de ceux qui les visitent". En guise de boutade l'auteur va jusqu'à écrire parlant du Québec, "ne pourrait-on pas vider un pays de son peuple pour le rendre plus attrayant? Il fustige la procession de l'idéologie touristique où les lois de l'hospitalité se renversent.
Partout ajoute t-il les mêmes enseignes les mêmes boutiques afin d'éviter le dépaysement exagéré aux voyageurs modernes. Une grande ville peut ainsi s'aseptiser tout en se folklorisant... avec par exemple à Québec des boutiques consacrées aux Amérindiens et à Paris la présence de joueurs d’accordéon, façon de faire tout de même couleur locale ! Mettre les splendeurs de la planète à la disposition de tous ne signifie t-il pas "disneylandisation", comme l'a écrit Michel Houellebecq.
La mondialisation du tourisme ne doit pas "imposer des codes aux populations locales qui doivent s'y plier... en une sorte de colonisation touristique"
Matthieu Bock-Côté pointe ce tourisme de masse ... qui condamne non seulement les cultures nationales à un absurde dilemme entre l'américanisation forcée et la folklorisation, mais entraîne souvent une dégradation insensée du patrimoine (Venise, Barcelone et Prague étant citées ou bien cette idiotie de la multiplication des cadenas sur les ponts qu'a connue Paris).
Une certaine folie s'est emparée du tourisme de masse dés lors que le voyageur se voit offrir "une série d’expériences dont il pourra ensuite témoigner sur les réseaux sociaux." Le touriste, insiste t-il, ne visite pas le monde mais s'en empare. Il ne l’effleure pas mais le piétine."
A méditer