Deux-roues motorisés stationnés sur le trottoir rue du Renard (IVe) à hauteur du centre Georges Pompidou
"Le Figaro" d'aujourd'hui nous apprend que deux villes du Val de Marne ont décidé de faire payer le stationnement des deux-roues motorisés. Il s'agit de Charenton-le-Pont et de Vincennes. L'article du Figaro.
Nous avons tous de la sympathie pour les motards, qu'il s'agisse des "vrais" ou de conducteurs de scooters que les pilotes de motos traitent avec condescendance. Nous en avons dans notre famille ou parmi nos amis. Nous les aimons et les respectons. Il y a cependant des choses à dire à la population qu'ils constituent, des choses qu'ils peuvent admettre sans se déjuger et sans en prendre ombrage, car elles sont tout simplement vraies.
Un mot d'abord à ceux qui les représentent chaque fois qu'ils ont la vedette : la "Fédération Française des Motards en Colère". Elle devrait changer de raison sociale. Comment peut-on être statutairement "en colère" ? A quoi sert de discuter, de négocier, de convenir avec des gens qui sont "en colère" ? Et dont on sait que quoiqu'on leur accorde ils seront toujours "en colère" ?
Parlons de justice ensuite. Est-il convenable que certains se refusent à payer la part d'espace public qu'ils occupent alors que d'autres y sont contraints comme les bars avec leurs terrasses, les commerces avec leurs étalages, les voitures avec leurs parkings ? Un deux-roues occupe moins d'espace qu'une voiture ? soit ! Qu'il acquitte sa quote-part, la moitié ou le tiers de ce que paie une voiture par exemple...
Les autos sont soumises au contrôle technique tous les deux ans. C'est une disposition qui vise à limiter les risques d'accidents liés au mauvais état des véhicules. C'est aussi une obligation communautaire en Europe. Les deux-roues y sont pareillement soumis mais les motards français s'y sont toujours opposés au motif qu'ils auraient le souci plus que tout autre de surveiller l'état de leur engin !
Ce serait pourtant une manière de contrôler plus sérieusement les pots d'échappement défectueux ou frelatés qui transforment ces engins en machines à faire du bruit de jour comme de nuit et de vérifier l'état de carburation des véhicules qui polluent fortement quand ils sont mal réglés ou mal équipés.
La Ville de Paris, qui tremble face aux motards et à leurs manifestations bruyantes et perturbatrices de l'ordre public, signait avec les motards "en colère" le 19 mars 2007, avec la complaisance de Denis Baupin et du Maire de Paris Bertrand Delanoë, une charte scélérate (car déclarée illégale au regard du code de la route par le Préfet de police) qui autorisait leur stationnement et le cheminement sur les trottoirs pour s'y garer, ainsi que la remontée des files dans le flot des voitures.
Depuis, la Fédération Française des Motards en Colère fait barrage à toute forme de progrès : NON au contrôle technique, NON au stationnement payant, NON à toute contrainte sur les utilisateurs de véhicules qui n'ont que deux (ou trois) roues !
Il s'agit pourtant de la sécurité de nos compatriotes, de santé publique et de justice. On sait qu'à l'Hôtel de Ville Christophe Najdovski, en charge des déplacements et de la voirie, lui à qui on doit la "reconquête" des berges de la Seine par les piétons, serait prêt à appliquer la même logique que ses homologues du Val de Marne, mais à ce jour la Maire Anne Hidalgo craint de se mettre à dos les motards et leur propension à manifester agressivement.
C'est pourtant là aussi "le sens de l'Histoire" qu'elle se plait à évoquer quand il s'agit de pénaliser les conducteurs de voitures évincés de la voie Georges Pompidou...
GS