Le groupe d'animation du collectif "rue de Braque"
Une étape importante a été franchie dans le conflit qui oppose l'exploitant du bar-restaurant "Le Braque" et les riverains regroupés en collectif associé à "Vivre le Marais !". La Préfecture de police de Paris a mandaté le 16 mai son service spécialisé le P.E.C. (pôle études et contrôle) et sa Directrice Natalie Vilalta pour des mesures de transmission de bruit entre les salles de l'établissement et l'appartement du résident le plus exposé.
Les techniciens ont détecté de nombreuses "fuites" dans un immeuble qui est ancien et dont la construction ne se prête pas à l'insonorisation. Selon les riverains, ils ont mis en évidence des émergences constitutives d'une infraction au code de santé publique qui interdit de dépasser 3 décibels la nuit, sachant que dans l'échelle logarithmique des sons, 3 décibels correspondent à un doublement de la puissance sonore admissible.
Les riverains ont été reçus par le Commissaire Central du IIIe, Vincent Gorre. Il leur a annoncé que l'établissement incriminé se voit privé de son autorisation de nuit et devra donc fermer au plus tard à 2h00 du matin. C'est une bonne nouvelle mais les habitants redoutent que l'exploitant se livre à un simulacre d'insonorisation et continue à perturber leur vie par la musique qu'il diffuse et par les vociférations de sa clientèle dans ses murs et dans la rue. Ils ne perçoivent pas non plus la pose de "limiteurs de son" comme une réponse à leurs tourments dans la mesure où c'est le propriétaire du local qui en détient la clé...
En marge de ces évènements, une audience au civil se tiendra cette semaine au Tribunal de Grande Instance de Paris, intentée par la copropriété du 11 rue de Braque. Elle reproche à l'exploitant, outre ses nuisances, des infractions au règlement de copropriété et le non-paiement de ses charges.
Au même moment, les immeubles voisins réalisent qu'ils sont eux aussi concernés par le comportement du bar-restaurant "Le Braque". Ce lundi 21 mai ils se sont réunis en "assemblée constituante" pour acter l'élargissement du collectif aux numéros 7, 8, 8bis et 9 de la rue. D'autres sont susceptibles de les rejoindre.
Nous ne cesserons pas de dire qu'on n'aura jamais la paix dans Paris si on oublie que des activités festives bruyantes sont difficilement compatibles avec la présence de riverains qui ont droit à dormir la nuit. Nous avons la chance heureusement de bénéficier de la protection des autorités que sont le Préfet de Police et les Commissaires d'arrondissements et, depuis quelques mois, de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Mairie de Paris. Les Maires d'arrondissements, quoique dépourvus de pouvoirs en la matière, n'en ont pas moins d'influence car leur avis est toujours pris en considération.
Ce qui reste étrange à nos yeux, c'est qu'une entité agisse à l'Hôtel de Ville pour promouvoir la fête à Paris et l'ouverture des espaces publics la nuit sans préjudice de la tranquillité des habitants et qu'il faille déployer des efforts considérables au sein de "Vivre Paris !" pour que leurs droits fondamentaux soient reconnus et préservés. Reconnaissons tout de même qu'on a noté une inflexion de leur part depuis peu à ce sujet. Nous aurons l'occasion d'en reparler.