Polygone des Archives Nationales (IIIe) : Hôtel de Clisson et Hôtel de Soubise, avec sa magnifique cour d'honneur à colonnes doubles au sud-ouest, l'Hôtel de Rohan et son parc à l'est. Les Hôtels de Fontenay, d'Assy, de Breteuil et de Jaucourt au sud, plus modestes mais pleins de charme, constituent la frontière avec la rue des Francs-Bourgeois au sud.
Tous classés Monuments Historiques, ces sept Hôtels ont en commun un espace remarquable fait de cours et de jardins communicants. En 2011, en épilogue à un long combat des riverains du Marais soutenus par le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, le Ministère de la Culture qui a la tutelle de ces monuments acceptait l'ouverture au public des parcs et jardins.
Ce fut pour nous tous un enchantement. Rares étaient ceux qui avaient eu la chance, au-delà de la cour d'honneur de l'Hôtel de Soubise, de découvrir ce qui se cachait entre ce monument et l'Hôtel de Rohan dont on ne connaissait que l'entrée austère 87 rue Vieille du Temple (IIIe).
Hôtel de Rohan, sa façade côté jardins restaurée récemment ainsi que l'intérieur de l'édifice, pour y accueillir les décors de l'Hôtel d'Argenson dit de la Chancellerie d'Orléans, aujourd'hui hébergés par la Banque de France
Il s'agit d'un parc bordé de merveilles architecturales, dont le style emprunte à la fois aux "jardins à la française" et aux "jardins anglais", comme on peut le voir avec la photo ci-dessous qui montre une partie du jardin avec sa végétation foisonnante et le ru d'eau vive qui le traverse et alimente une mare.
On craint aujourd’hui la fin de cet enchantement.
Selon un de nos adhérents proche du dossier, de nouveaux travaux de rénovation et d'aménagement seraient entrepris à partir du mois de septembre et l'accès au parc serait fermé au public pendant trois ans !
Nous n'avons aucune raison de douter de la pertinence des travaux et a priori les habitants ne peuvent que s'en réjouir, mais l'annonce de la fermeture d'un lieu de repos et de méditation aussi bucolique, au cœur de notre cadre de vie et qui fait désormais partie de notre univers personnel, et ceci pour trois ans.... provoque un sentiment de révolte difficile à maîtriser.
Nous demandons en conséquence à nos Maires d'arrondissement et plus particulièrement à Pierre Aidenbaum puisqu'il s'agit de son territoire, de négocier avec le Ministère de la Culture des aménagements à ce qui ressemble à une décision non concertée, dont on n'a pas mesuré les effets, notamment politiques à la veille de l'échéance électorale des municipales de Paris.
Ces aménagements pourraient par exemple prendre la forme d'un laisser-passer permanent délivré par les Maire des IIIe et IVe aux personnes de leurs arrondissements.
Nous suivons avec attention l'évolution de la situation.
Gérard Simonet