
Un siècle sépare ces deux photos, les pavés de 2010, à droite, sont restés les mêmes qu'en 1910 (à gauche). Des pavés "Napoléon". (photos VlM/YdM)
Au terme d'une longue procédure judiciaire, le juge de la mise en état a ordonné aux quatre copropriétés en indivision, propriétaires du passage des Arbalétriers (IIIe), que celui-ci soit réparé et repavé à l’identique, conformément au rapport de l’expert judiciaire. Il a désigné la Confédération Suisse, qui possède un local dans la copropriété à disposition du Centre Culturel Suisse, maître d’oeuvre pour l'exécution des travaux de rénovation.
Deux riverains copropriétaires du passage nous informent de ce qu'ils viennent de découvrir au cœur de l'été :
"On constate aujourd’hui que les travaux de repavage viennent de démarrer dans le passage des Arbalétriers, à la suite de la rénovation des canalisations en sous-sol dont l’état de vétusté extrême avait provoqué des effondrements sur sa longueur.
"Il apparaît que les pavés originaux qui devaient être replacés à l'identique ont été dénaturés, coupés en deux au laser pour obtenir une surface totalement lisse comme du marbre poli. Cette intervention a pour effet d’altérer l’aspect du passage historique et de dénaturer son caractère architectural alors qu’il se situe dans le secteur sauvegardé du Marais (à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois).
"Cette dégradation de pavés centenaires est le fait du Centre Culturel Suisse qui occupe dans ce passage un local provisoire destiné à redevenir un espace vert dans la copropriété du 34-36 rue des Francs-Bourgeois.
"En dénaturant l’aspect traditionnel du passage, le Centre Culturel Suisse et la Confédération Helvétique n’avaient pour seul souci que de s’assurer une autorisation d’ouverture au public délivrée par la Préfecture de Police, pour ses activités commerciales payantes de concerts et de spectacles, qui nécessiteraient l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.
"La Confédération Helvétique a financé sur ses propres deniers (en dehors des travaux et devis autorisés par le Juge et l’expert judiciaire) la découpe par moitié des pavés centenaires.
"Aucune demande d’autorisation pour cette opération supplémentaire, aucune information ni compte-rendu n’ont été adressés aux copropriétaires. L’architecte des Bâtiments de France n’a pas été consultée pour ce changement d’aspect extrêmement dommageable au patrimoine du Marais.
"Ce traitement de pavés centenaires n’était d’ailleurs pas nécessaire au regard des règles d'accessibilité dans la mesure où le Centre Culturel Suisse dispose déjà d’un accès conforme au public, au 34 de la rue des Francs-Bourgeois.
"Il est encore temps de revoir les conditions de ce repavage pour lui rendre sa forme originale conforme à l’esthétique et à l’architecture d’un des passage les plus anciens de Paris dans le respect des injonctions de la Justice".
Si comme nous le disent ces riverains que nous croyons très volontiers, c'est la Confédération Helvétique qui agit en maître d'ouvrage de l'opération, les riverains, appuyés par le Maire du IIIe et l'Architecte des Bâtiments de France doivent demander audience à l’Ambassadeur de Suisse à Paris pour obtenir réparation. La Suisse est une grande nation dont on attend qu'elle respecte notre patrimoine historique notamment lorsqu'elle en est propriétaire sur notre sol.
à monsieur Steven Joseph qui manifestement manque d’informations:
Quand depuis plus de 10 ans, le personnel du Centre culturel invite tous les taggeurs de renom (dans leur spécialité, j‘entends) à venir tagger, en douce la nuit, la façade de leur voisin d’en face pour attirer un public “Art Street” vers ses expositions ;
Quand le Centre culturel Suisse vandalise le portail, casse les serrures pour que les copropriétaires ne puissent plus le verrouiller la nuit et refuse de le fermer jusqu’à ce qu’une décision de justice engagée par des copropriétaires excédés ne les y oblige (oui, une décision de Justice fut nécessaire pour le Centre accepte de bien vouloir refermer le passage qu‘ils ouvrent, au moins la nuit)
Quand le centre culturel Suisse accroche une affiche géante de sa programmation (rue des Francs-Bourgeois), des enseignes et spot lumineux sur les murs des copropriétés sur rue, sans demander l’autorisation de personne et ... sans commentaires de la Mairie.
Quand le centre culturel Suisse fait circuler des camions, sans limite de poids et de taille, sur des pavés centenaires posés sur du sable, pour déménager ses materiels et décors apres ses spectacles - c’est à dire vers minuit - ( il a fallu un expert judiciaire pour réussir à les empêcher de continuer en ... 2016)
Quand le centre culturel Suisse ouvre, sans rien demander aux copropriétaires, ce petit passage (moins de 3 metres de largeur) qui résonne terriblement, aux dizaines de milliers de touristes du Marais, sans aucune surveillance et nettoyage (si, une fois par mois) et transforme ce passage en pissotière, pique-nique pour fast-food ou lieu priviégié pour aller fumer et téléphoner sous les fenêtres de ses habitants ...
Oui , monsieur Steven , “saluons la détermination” des employés du Centre culturel Suisse de réparer d urgence ce historique Passage, avec l argent des coproprietaires , ce passage qu’ils vandalisent en toute impunité - comme ça ils pourront recommencer de plus belle ...
Regardez donc, pour mieux réaliser ces abus continuels, la page sur facebook intitulée “Pour la Sauvegarde du Passage des Arbalétriers -Paris le Marais. “
Rédigé par : Mary | 28 août 2018 à 07:30
Il est très étonnant qu'aucun nom d'architecte n'apparaisse dans les informations sur la restauration de ce lieu emblématique! Y en avait-il un ?
Rédigé par : Paris (fin) | 27 août 2018 à 18:28
Mais enfin de quel droit ces suisses se sont ils permis de couper les pavés historiques ??
Quand on dit repaver à l'identique, c'est clair pourtant !
A moins qu'ils ne comprennent pas le langage français du juge.
C'est honteux et irrespectueux envers notre patrimoine français.
Je commence à croire que la Confédération helvétique prend la France pour un dépotoir (idem les poubelles suisses qu'ils déversent chez nous)
(j'ai habité 10 ans l'immeuble qui donne sur la grande cour au fond de l'impasse)
Rédigé par : cdlc | 27 août 2018 à 15:07
Steven Joseph : "La disposition des pavés est un détail d’ordre secondaire"
Cependant, à la lecture de cet article, " les pavés originaux devaient être replacés à l'identique sans altérer l’aspect du passage historique et sans dénaturer son caractère architectural.... ." Il ne s'agit donc pas ici d'une simple pose ou de disposition des pavés.
Quant à saluer la Confédération Helvétique pour sa détermination de remettre en état ce passage, comme vous ne le savez pas, l'Enfer est pavé de bonnes intentions.
JP 75003
Rédigé par : jp75003 | 27 août 2018 à 13:03
M. Steven Joseph, Si je vous comprends bien, des travaux réalisés sans autorisation dans un secteur sauvegardé sont acceptables quand ce sont des gens qui se qualifient de "culturel" qui les mettent en oeuvre ?
Rédigé par : Yves | 27 août 2018 à 12:40
Compte tenu de l’état déplorable de ce passage historique, je salue la Confédération Helvétique pour sa détermination de le remettre en état. La disposition des pavés est un détail d’ordre secondaire qui ne devrait pas empêcher la suite et bonne fin des travaux.
- Steven Joseph, copropriétaire 62-66 Rue Vieille du Temple
Rédigé par : Steven Joseph | 27 août 2018 à 09:36
C'est exactement ce qui s'est passé à Gordes (Vaucluse) haut lieu culturel depuis plus d'un siècle: à force d'aménager le village et ses abords pour capter efficacement l'argent des touristes, il n'y n'a pratiquement plus de commerce de bouche, l'éclairage nocturne intense est permanent, la voirie est aménagée comme dans une banlieue à risque, les prix des maisons sont prohibitifs (car destinées à la location), la qualité de vie se dégrade chaque année et les habitants s'en vont.
Rédigé par : Paris (fin) | 27 août 2018 à 09:28
L’attrait de l’argent ( car quoi d ‘autre?) est en train de tuer le Marais, à petit feu, avec le vandalisme de ceux qui veulent toujours plus pour faire marcher leurs affaires . Mais en dénaturant le Marais, ils vont finir par tuer leur poule aux oeufs d ‘or.
Tristesse ...
Rédigé par : Mary | 27 août 2018 à 08:11