La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)
La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).
A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance...
Passage piétons rue du Renard (IVe)
Il faut croire que le statut de ces zones n'était pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.
Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise...) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs.
La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.
Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF.... riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.
En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?
Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard... Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu...
Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.
Gérard Simonet