Un "Glutton" à l'oeuvre dans le IVe devant le BHV. Il porte bien son nom : "glutton" veut dire "glouton" en anglais ! (Photo VlM)
L'équipage est constitué d'un engin comme celui-ci, inédit dans le paysage parisien, avec sa longue trompe aspirante de gros diamètre et d'un opérateur qui dirige en même temps le tuyau et le chariot vers les déchets sur la chaussée et les trottoirs. Pour l'avoir vu à l'oeuvre, on témoigne qu'il est efficace !
Est-ce la solution au problème de la saleté endémique de Paris ? Peut-être, si la municipalité consent à changer ses priorités.
Comme pour le déficit budgétaire et son postulat des 3% du PIB, notre Think Tank s'est livré à un calcul de coin de table. Il est approximatif mais pas plus que celui qui fixe la règle du déficit dans l'Union Européenne. Admettons, ce qui parait plausible, qu'il faille une dizaine de ces équipages actifs 10 heures par jour pour maintenir un arrondissement comme le IVe propre comme un sou neuf, que cet engin vaille 20.000 € et qu'on paye le service de l'opérateur à un sous-traitant à raison de 500 € par jour, soit 1.800.000 € pour l'année pour les dix appareils.
Projetons nous sur Paris, qui représente 100 fois notre IVe (en terme d'habitants). On trouve un coût de 180 millions d'€ pour un millier d'engins dont l'investissement représente selon notre hypothèse 20 millions d'€, amortis sur 5 ans soit 4.000.000 € par an.
Résultat : le prix de l'éradication de la saleté à Paris atteindrait 184 millions d'€ par an
Comment financer ce surcoût qu'on peut voir comme une borne supérieure ? en rabotant les subventions aux associations (350 millions sont distribués ainsi chaque année) et en modérant le programme de densification de Paris (ville où la concentration d'habitants est pourtant la plus élevée d'Europe !), qui repose sur la production trop idéologique de logements coûteux qui creusent le déficit et la dette (passée de 1 à 6 Milliards d'€ au cours de la mandature si on en croit les rapports qui circulent).
Notre Think Tank n'a pas la prétention d'avoir découvert l’œuf de Christophe Colomb avec cette formule mais il est convaincu que la Maire actuelle, si elle entend se faire ré-élire en 2020, devra procéder à un arbitrage de ce genre. Elle doit être consciente que le thème de la propreté à Paris (ou en creux sa saleté), qui sera l'arme de ses adversaires, pèsera d'un poids important sur le choix des parisiens.
Les avis sont partagés et l'opinion peut évoluer sur la politique des déplacements, de la circulation automobile et de la piétonisation (des berges notamment). Elle peut être bienveillante ou patiente sur la pollution, mais elle sera intransigeante sur l'entretien des rues, et du mobilier urbain, qu'il ne faut pas oublier car il participe au sentiment de propreté ou de saleté de notre environnement.
Nous attendons de nombreux commentaires de nos lecteurs sur ce dossier, leurs critiques et leurs propositions alternatives. L'heure est à l'expression directe et à la fièvre jaune ! Mettez le gilet !
Post-scriptum du 23 décembre
Le Maire du IVe a réagi à notre article pour y apporter les précisions que voici :
"Sur ce sujet, je vous signale que nous sommes précurseur dans le 4e : si vous avez sans doute croisé le nouveau Glutton qui vient d’arriver à l’Hôtel de Ville, nous en avons accueilli deux parmi les tout premiers de Paris, dans le 4e. J’ai en effet accordé « gîte et couvert » à l’un d’entre eux à la Mairie [du IVe] même (vous pourrez le voir dans la cour après sa journée de travail) et à l’autre dans l’enceinte de la halle des Blancs Manteaux (à droite après l’entrée). En effet, ces appareils, outre leur efficacité locale, sont bien plus ergonomiques et respectueux des agents de la propreté. Nous avons de bons résultats autour de la rue des Rosiers et de la mairie. Pascal Pilou, Chef de circonscription propreté pour Paris-centre, vous en parlera très bien lors de la conférence sur la propreté que nous avons reprogrammée en février prochain. Je lui avais demandé ce que je pouvais faire pour aider les équipes et le Glutton fut une des solutions : nous avons pris en charge son financement et, surtout, son habitat (notamment la prise de courant pour le recharger en électricité) qui est l’une des difficultés généralement. Sujet qui me tient à cœur, vous le voyez !"
Ariel Weil
Maire du IVe
@alladin et Valérie : que les incivilites existent, c'est aussi vieux que l'histoire des hommes, qu'il faille les combattre est une évidence. Pour autant, il y a quelques années et dans un temps pas si lointain, Paris n'était pas sale comme elle l'est aujourd'hui, le nettoyage marchait donc normalement. Mais aujourd'hui, les chantiers ouverts partout et mal entretenus qui produisent des tonnes de poussière, un amoncellement de déchets emportés par le vent qui se stockent contre les barrières et ne sont jamais nettoyés (car c'est avec un balai que ca se fait) les barrières vertes et grises qui servent maintenant à définir un espace de stockage du matériel sur le trottoir pour lesdits chantiers, puis les trottoirs rebouches façon patchwork. Les poubelles en plastique qui se crèvent et déversent leur contenu sur le trottoir, les poubelles qui débordent, les camions de poubelle qui fuient mais le sol jamais nettoyé, les déchets qui tombent sur la chaussée pendant la collecte mais jamais ramassés par les agents, les zones de fête et de picnic qui se multiplient sans toilettes ou poubelles appropriées, les boulevards avec des platanes dont les feuilles ne sont jamais balayées et qui s'amoncellent, etc... et pourtant regardez le champ de poubelles que sont les voies sur berges au petit matin et l'efficacité du nettoyage qui suit chaque matin.... ca prouve que quand on veut on peut, et là, la Mairie ne parle pas d'incivilités et semble ravie d'envoyer des brigades spéciales pour nettoyer sa belle vitrine.....nous méritons le même respect que les fêtards.
Enfin, comme chez soi où l'on fait le ménage, une ville doit être nettoyée sans que ca soit interprété comme une incitation à salir....
Rédigé par : Marie | 04 janvier 2019 à 10:37
@Vivre le Marais,sur votre réponse à Valérie :
Certes, il ne faut pas s'arrêter de nettoyer du jour au lendemain, et il faut que l'action soit efficace au niveau humain et materiel.
Mais le principal levier est bien le changement de comportement. Les villes les plus propres ne sont pas celles qui comportent le plus de poubelles et d'employés de la propreté. Les poubelles et les conteneurs qui débordent, et même les fouilles de poubelles sans attention, ce sont des problemes d'incivilité. Il faut donc communiquer, sensibiliser et sanctionner.
Et si l'on parvient à améliorer le comportement, on pourra réduire les coûts pour la collectivité. On a réussi à améliorer les choses sur les crottes de chiens, pourquoi pas sur les autres déchets ?
Bien à vous
Rédigé par : Alladin | 31 décembre 2018 à 16:45
Réponse à Valérie,
Sur le principe nous sommes d'accord avec vous : les moto-crottes entretenaient l'idée qu'on pouvait lâcher les chiens puisque la parade existait... Mais pour la saleté en général, ce n'est pas qu'une question de civilité car il y a des poubelles de rues qui débordent, qui se crèvent et l'enlèvement des poubelles d'immeubles n'est pas exempt de déchets qui se retrouvent dans la rue. Il y a aussi la fouille par des indigents des poubelles qui laissent de nombreux restes sur le trottoir ou la chaussée. Et bien d'autres causes non imputables à l'incivilité des citoyens...
Donc il faut nettoyer. Ces engins peuvent être une façon d’accroître l'efficacité du nettoiement.
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 29 décembre 2018 à 17:54
Arbitrage entre lutte contre la pollution et le maintien de la propreté??? Absurde ...
La première des pollutions, c’est la pollution des humains : leurs déjections et leurs déchets.
Et c’est la pollution contre laquelle il est le plus nécéssaire (et le plus urgent) de lutter y compris dans notre pays soit-disant développé.
La saleté, la crasse est une pollution intolérable, la principale cause de contagion des maladies (bactéries, virus et parasites). La Mairie de Paris n’est même pas capable d’offrir des W.C publics décents à sa population et à ses millions de touristes ( et on nous parle de l’Inde!), ni de vider régulièrement les poubelles près des « fast-food » qui attirent les rats en pleine journée.
Et si avant de faire des discours grandiloquents sur l’extinction de l’humanité et l’imminence des dangers de la pollution sur la stratosphère, la Mairie commençait simplement à balayer devant notre porte - littéralement-?
Rédigé par : Mary | 29 décembre 2018 à 17:23
Je pense qu’il n’est pas bon de faire des dépenses pour compenser le manque de civilité (ou respect de l’autre), pour deux raisons :
Cela revient à accentuer ce type de comportement. Après tout pourquoi chercher une poubelle si la mairie se charge de passer derrière nous.
Cette dépense pourrait être mise au service des plus démunis, et pour ma part c’est ce que je souhaite.
Pour corriger ces comportements irresponsables, nous pouvons faire appel à l’expérience des « crottes de chiens » qui a bien fonctionné. Une bonne campagne de communication explicitant les enjeux pourrait aider.
De nombreux pays réussissent cette performance de transformer des usagers en citoyens, pourquoi pas nous.
Cette dépense revient pour moi à jeter de l’argent dans un puit sans fond.
Par ailleurs j’aimerais savoir qui paye pour les déchets laissés par les commerces qui reçoivent de nombreux clients sur le trottoir. Pas moi j’espère. L’enquête est à mener.
Rédigé par : Valérie | 29 décembre 2018 à 12:08
Ah! si "Glutton" avait le pouvoir de décoller la glace affichée à l'angle du 2 rue Aubriot, juste sous la jolie statue qui en fait le charme...
elle est là depuis le mois d'août, son enlèvement est demandé régulièrement depuis cette date sans aucun succès... En revanche, elle est soigneusement nettoyée des tags qui l'agrémentent aussi régulièrement!
iris
Rédigé par : iris | 26 décembre 2018 à 09:50
Le Parti Socialiste considère depuis des années que la propreté est une exigence bourgeoise... Voilà le résultat.
Rédigé par : Adrien | 25 décembre 2018 à 16:31
Je ne sais pas combien celà nous coûtait mais la ville était beaucoup plus propre du temps de Decaux et mieux entretenue. La situation s'est dégradée rapidement. 1)Il y a la propreté. Si le balai peut remplacer le Glutton et le Bufflon (souffleur), la crasse reste (Taches collantes, auréoles nauséeuses etc). Les voiturettes à brosse seraient plus nécessaires. 2) Il y a l'entretien "esthétique/homogéneïté". Nos trottoirs sont désormais, ravaudés, déglingués, un véritable patchwork additionnant des morceaux de dalles, goudron, béton, conglomérats divers.. Chacun rebouchant plus ou moins bien (plutôt moins bien)les trous qu'il a fait avec le matériau qui l'arrange et comme ça l'arrange. Les trottoirs en plus d'être sales sont devenus très moches alors qu'ils participent beaucoup à l'esthétique générale.(conf ce que sont devenus les trottoirs du 4eme Marais historique).
Enfin, concernant les logements sociaux, sans même parler de leurs coûts, ni du fait qu'ils risquent dans leur grande majorité de ne pas tomber dans l'escarcelle des plus démunis (on connait la musique :Air du Piston), il me semble débile de vouloir installer des personnes à revenus faibles dans une ville où le niveau de la vie est très cher. Ou alors il faudra aussi leur donner une indemnité "vie chère".
Rédigé par : Elisabeth | 23 décembre 2018 à 15:56
Je partage totalement le commentaire sur une attitude plus coercitive, puisque le bon sens ne suffit pas, pour amener les gens à plus de civilité.
La non civilité entraine des couts payés par les mêmes personnes pour ceux qui habitent Paris. Plus c... que ça tu meurs.
De combien a augmenté le budget propreté entre 2014 et 2018 ou la prévision en 2019?
Il me semble que le port de la ceinture de sécurité a été réellement respecté quand les amendes élevées ont été données. Idem pour plein d'autres sujets. CQFD malheureusement.
Je n'accepte pas que les impôts augmentent pour palier à ce laxisme.
Paris est peu endetté par rapport à d'autres villes et les impôts locaux sont peu élevés ne sont pas une autorisation de dépenses.
En 2020 on vote.
Rédigé par : Michel Baras | 23 décembre 2018 à 10:46
Je suis tout à fait d'accord avec Lacroix. Je constate que ces dernières années de nombreuses machines ont fleuri dans les rues : à eau, à air, aspirantes, soufflantes, mais que nos rues sont pourtant bien plus sales que du temps où l'on entendait le bruit du balai. - balai que l'on passe moins efficacement lorsqu'on regarde des vidéos sur son portable en même temps...
Rédigé par : Marie | 23 décembre 2018 à 10:15
Daniel See : vous n'êtes pas seul, je fais aussi comme vous!
Gérard
Rédigé par : gérard | 23 décembre 2018 à 08:55
Je suis tout à fait d'accord pour dire que la propreté est une affaire d'arbitrage et la maire de Paris n'a pas toujours fait les bons. Il faut dire qu'elle est l'otage des rouges et des verts, un soutien qui ressemble à la corde du pendu.
Rédigé par : Maximilien | 23 décembre 2018 à 08:53
Réponse @Paul Meillon
A priori il doit être électrique car nous étions tout près de lui et nous n'avons entendu aucun bruit...
On pourrait aussi combiner cette approche et la vôtre !
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 22 décembre 2018 à 21:33
Et on ne parle pas du bruit ce glouton est il électrique ou au fuel de toute façon il souffle ou avalle donc ça fait du bruit et de plus il va encore encombrer un peu plus la voirie. Je verrai plutôt une politique stricte de la propreté à la façon Singapour ou ils ont résolu le problème par la coercition et le civisme et l éducation. Tout un programme...économique !Paul Meillon
Rédigé par : Paul Meillon | 22 décembre 2018 à 21:25
je pense que l'historique et le contentieux de cette mandature parlent suffisamment pour justifier l'achat d'un nouveau joujou à déposer au pied de l'arbre de Noël
Rédigé par : DOMINIQUE SABOURDIN-PERRIN | 22 décembre 2018 à 21:07
La proposition du think tank est alléchante.Elle ne couterait rien au contribuable et apporterait de la moralité dans la gestion des subventions aux associations et des logements de la ville de Paris
Rédigé par : Danielle | 22 décembre 2018 à 20:29
Certes il y a la propreté mais il y a aussi l'état des trottoirs avec des décalages des pavés depuis des années (cf à l'angle entre les 31 et 33 rue des Francs Bourgeois), en face d'une boutique au 29 rue des Francs Bourgeois une grande dalle métallique bouge et un pavé s'effondre près de la dalle métallique. On peut penser que l'ensemble s'effondrera prochainement dans un grand trou avec quelques passants. Manifestement tout le monde s'en moque jusqu'à un grave accident style Marseille.
Rédigé par : marie-françoise masfétu-klein | 22 décembre 2018 à 19:47
Hors tout ce qui est évoqué sur cet aspirateur il est une chose à ajouter "c'est l'homme qui le dirige et va vers ce qu'il doit aspirer". Empruntant régulierement les voies parisiennes (à pied) je pense qu'un petit peu de productivité, d'éfficacité seraient le bienvenu pour le nettoyage de nos rues (à tous niveaux). Et alors je suis certain qu'un balai et une pelle seront beaucoup plus performants qu'une grande pince ramasse papier ou ce "glutton".
Rédigé par : LACROIX | 22 décembre 2018 à 19:22
Le programme de construction auquel vous faites allusion a deux objectifs: électoraliste quand on croit qu'on augmente le nombre de gens qui vont voter pour vous et de prestige dans le genre de la tour triangle ou les nombreuses tours du 13ème. On cherche en effet à "densifier" mais on n'y parvient pas forcément car des résidents stables sont remplacés par des touristes qui louent les logements chez AirBnB. On a négligé l'entretien de Paris au profit de cette politique. Qui va nous proposer de changer de cap?
Hugues
Rédigé par : hugues | 22 décembre 2018 à 17:44
Glutton ? Mais pourquoi cet anglicisme ?? ça fait plus chic que "Glouton" ??
Sur le fond, votre calcul est très instructif. Donner moins de subvention aux Pierrots de la Nuit et plus au service du nettoiement, cela parait l'expression du simple bon sens et de l'intérêt public...
Rédigé par : Cat | 22 décembre 2018 à 17:34
Je n'ai pas encore vu de glutton mais des souffleurs.
Comme vous le savez cela consiste à souffler sur des feuilles pour qu'elles aillent d'un point A a un point B puis laisser le vent faire son oeuvre pour un retour vers des points A, A', A'' etc....
Moi je suis un petit glutton gratuit. Je ramasse toujours quelque chose dans la rue: canette de bière, bouteille vide, papier et je le mets dans une poubelle de rue.
Si 2 millions de petits gluttons pouvaient se donner la main...!
Cordialement
Daniel Sée
!
Rédigé par : daniel See | 22 décembre 2018 à 17:07
Qui pense encore que la municipalité actuelle peut se représenter en 2020 ???
Rédigé par : Adrien | 22 décembre 2018 à 16:13