Rue de Montmorency (IIIe) autour de 9h00, déchargement des livraisons au U - Express
Qu'il s'agisse du Monop' de la rue des Haudriettes qui condamne la rue au petit jour et oblige le bus 29 à se dérouter au préjudice des gens qui l'attendent plus loin, du Franprix de la rue du Bourg Tibourg (IVe) où aucun espace de livraisons n'existe du fait de la faible largeur de la voie, ou du U-Express qui fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency, une supérette qui fait sienne la rue de Montmorency pour y décharger ses marchandises en condamnant toute circulation, l'existence de commerces de détail ou de bouche ne fait pas bon ménage avec l'aspiration à la tranquillité et le droit de circuler des riverains ou usagers de la voirie.
On relève toutefois une forme d'incohérence de la part des habitants qui dénoncent régulièrement la disparition des commerces mais reprochent à ceux qui sont présents les libertés qu'ils prennent avec les camions qui les approvisionnent.
Rue des Haudriettes, les services de la voirie de la mairie de Paris ont sanctuarisé un espace strictement réservé aux livraisons. En pratique, il est souvent occupé par des gens qui n'ont rien à y faire et quand il est libre il n'est pas du goût des livreurs qui trouvent trop grande la distance au magasin et se garent en pleine voie devant l'entrée.
La RATP a beau réagir, les gestionnaires du commerce font le dos rond et les habitants se résignent ou se consolent en se disant que c'est peut-être le prix à payer pour bénéficier d'un service de proximité. D'autres s'imposent des contraintes comme partir au travail avant l'heure habituelle des livraisons...
Dans un Etat de droit, sachant que le stationnement en pleine voie est interdit, des amendes dissuasives associées à une surveillance active devraient venir à bout d'une pratique incivique. Il n'en est rien car le législateur répugne à revoir les sanctions à la hausse et les services du maintien de l'ordre ne disposent pas des moyens humains nécessaires au contrôle.
L'espace réaménagé de la rue du Grenier St Lazare
Dans un Etat où régnerait le bon sens, une plateforme logistique serait créée en dehors des quartiers trop denses pour accueillir des poids lourds, pour assurer le dispatching vers les commerces de détail à l'aide de véhicules légers, non encombrants et non polluants. C'est ce qui se dessine avec le projet de réaménagement de la rue du Grenier St Lazare (IIIe), dont on espère qu'il saura éviter les nuisances d'une noria prévisible de poids lourds. La crainte qu'on peut avoir, c'est de subir une hausse des prix de détail due à l'augmentation du coût des livraisons. Si elle est raisonnable, et si c'est le désir de chacun de voir régner l'ordre et la tranquillité, la formule pourrait mettre tout le monde d'accord et prospérer...