Rêve ou cauchemar : le retour aux sources...
L'écologie apparait aujourd'hui comme un mouvement désarticulé, brouillon, anarchique et brownien. Ce dernier qualificatif est peut-être le plus grave car il se caractérise par une agitation dans toutes les directions et une force résultante nulle.
Notre ami François Douady, président de l'association "XVIe Demain", membre comme nous de la mouvance "Vivre Paris !" et vice-président de la Plateforme des associations parisiennes (urbanisme et patrimoine) publie un éditorial dans la "lettre de l'association" qui analyse rationnellement la situation et nous offre une vision ordonnée de l'écheveau dans lequel notre perception de l'écologie a tendance à s'égarer et se perdre. Nous le publions in extenso avec son accord :
ÉCOLOGISTES OU ENVIRONNEMENTALISTES ?
Nos ancêtres les Gaulois n’avaient qu’une crainte : que le ciel leur tombe sur la tête. Au XIXe siècle, Malthus s’inquiétait de la surpopulation mondiale. En 1972, le Club de Rome publiait son rapport sur les limites de la croissance vu l’épuisement des ressources naturelles. À la veille de l’an 2000, les informaticiens annonçaient le chaos des ordinateurs. Récemment, un ancien ministre de l’écologie s’est retiré à la campagne, prédisant la fin de l’humanité pour 2050. En 2019, à l’Assemblée nationale puis à l’ONU, la jeune gourou Greta Thunberg menaçait de l’enfer les climatosceptiques.
Ainsi, une sourde angoisse s’est emparée des gens qui se sentent coupables d’abîmer la planète par leur seule
existence, tandis que certains souhaitent se faire stériliser. Heureusement que les milliers d’éco-délégués des classes de Jean-Michel Blanquer vont nous inculquer les bonnes pratiques.
Il faut raison garder. Les cycles climatiques ont toujours existé. Le catastrophisme actuel provient des rapports du GIEC créé par l’Organisation météorologique mondiale. Cette institution spécialisée des Nations Unies est composée de milliers d’experts volontaires qui n’effectuent pas de recherches ni de mesures sur le climat : ils examinent les dossiers scientifiques publiés dans le monde et publient des rapports après accord des
gouvernements adhérents. La responsabilité anthropique du réchauffement climatique est donc fonction du pessimisme de certains des auteurs du GIEC.
L’écologie est une discipline complexe qui met en jeu diverses sciences : physique, chimie, biologie, statistiques, géographie, géologie... C’est une science ardue, pratiquée par les « écologues ». Mais, sortie du champ des sciences, l’écologie devient un militantisme d’engagement dont les fidèles sont des « écologistes ».
Quant au commun des mortels qui aiment et respectent la nature, ils sont simplement des "environnementalistes" pour lesquels le progrès scientifique doit favoriser une croissance au service de l’environnement.
Au XIXème siècle, la municipalité de Paris ne savait comment résoudre le fléau du crottin de cheval qui envahissait les rues ; l’invention de l’automobile apporta la solution. Les famines frappant la Chine ont été vaincues grâce à la modernisation d’une agriculture utilisant raisonnablement des produits phytosanitaires et des OGM réprouvés chez nous par José Bové.
Serons-nous étouffés par le CO2 émis par le pétrole ? Rappelons-nous le slogan de 1973 : « La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées ! », slogan qui a favorisé le développement du nucléaire français voué actuellement aux gémonies par les « écolos ». Pourtant, cette énergie « décarbonée » est la solution adoptée par les pays sérieux qui ont compris que les énergies dites renouvelables - mais intermittentes - ne sont pas la réponse au problème.
Les entreprises ont bien compris que la préservation de l’environnement était un immense champ de développement pour leurs activités qui devraient contribuer au bien de la planète. Preuve de leur implication, elles ont créé en leur sein un directeur de la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise, en ajoutant dans leurs statuts la préservation de l’environnement.
Le capitalisme ne serait donc pas incompatible avec l’environnement !
François Douady
Président
Association "XVIe Demain"
L'écologie ne peut être une idéologie, Mr Douady, elle n'existe que par la science.
C'est pourquoi vous avez autant d'"écologistes" qui se disent a-politiques. Nous n'en sommes malheureusement plus au monde des idées et des conjectures, mais des faits.
Et si vous ne faites pas confiance au GIEC, alors lisez, lisez ce que les scientifiques disent: nous avons une chance extraordinaire, toutes les communications scientifiques sont libres d'accès.
Et je suppose que vous êtes un honnête homme, que vous préférez ne pas (vous) tromper dans un domaine si crucial?
Car il s'agit de notre vie à tous qui est en jeu.
Les politiques font avec ce qu'ils ont toujours connu, comme vous le défendez, mais ce que nous avons toujours connu disparait. Là, c'est un constat pas une croyance.
Alors, comment vont-ils continuer? jusqu'à quel chaos?
Rédigé par : Catherine II | 15 octobre 2019 à 19:47
N'étant pas un climatosceptique je ne partage pas les analyses de cet article. Par contre je pense comme son auteur que les progres scientifique et technique actuels sont en mesure d'offrir des solutions permettant de lutter contre les nuisances et les destructions de l'environnement engendrees par les transports. En effet le développement du télétravail et du tele enseignement doit réduire le recours à des moyens de transports pour se rendre à son travail puisque pour de très nombreux travailleurs il est possible d'ores et déjà de travailler chez soi. En attendant la teletransportation à l'horizon du siècle prochain.
Rédigé par : Askharia | 14 octobre 2019 à 15:24
Comme d'habitude on mélange tout : Politique, écologie,... le tout nageant dans un magma nourri par l'arrogance (actuelle) de l'espèce humaine. Dans les 2 sens : l'arrogance de croire que l'on va stopper ou lutter contre le réchauffement climatique (qu'il existe ou pas c'est de toutes les façons un phénomène qui nous dépasse totalement. La Terre connait depuis, on va dire sa création, des périodes de réchauffement et de refroidissement. Tout ce que nous pouvons faire est d'essayer de s'y préparer), ajoutée à la bêtise de penser qu'"arrêter tout" (industrialisation, progrès scientifique..) est la solution . L'arrogance de croire que l'on va pouvoir continuer à polluer les océans,tuer les espèces (faune/flore) dans leur diversité, respirer un air saturé de particules fines, d'ondes (on les oublie celles-là) etc.... etc.. Alors? Extinction/Rébellion ? sauf que le premier mot c'est quand même EXTINCTION. Mauvais combat ou mauvais choix des armes ?
Rédigé par : Elisabeth | 14 octobre 2019 à 12:29
Je partage le commentaire de L. CAPDEVILA.
Fallait-il reproduire ce texte de "notre ami François DOUADY" (il y a partout des chevaux de Troie, y compris au sein des associations de "Vivre Paris!") qui reprend sur un ton patelin les arguments des climato-sceptiques ?
Certes, certains discours "catastrophistes " ne servent à rien, sinon à nous faire croire à certains que ceux qui nous alertent sur les conséquences du changement climatique sont des illuminés et à d'autres que la partie est perdue et qu'il n'y a plus rien à faire.
Mais les arguments de F. DOUADY sont bien pauvres. Il ne suffit pas de disqualifier les auteurs des rapports du GIEC -jusqu'à preuve du contraire, savants de réputation mondiale, que personne ne conteste- ou de fustiger -à juste titre- cet ancien ministre de l'écologie (Yves COCHET) qui promet la fin de l'humanité pour 2050.
Certes, le nucléaire a largement contribué -et contribuera encore- à réduire nos émissions de CO2 et on doit se féliciter que la France l'ait largement développé. Certes, les énergies renouvelables, à l'exception de l'hydraulique, souffrent encore de leur intermittence et des difficultés à les stocker, mais on est en droit d'espérer que le progrès scientifique apportera des réponses à celles-ci.
Tous ceux qui y ont réfléchi savent que la solution au problème de l'énergie passe par le recours et l'amélioration de TOUTES les énergies non fossiles et l'abandon aussi rapide que possible des énergies fossiles (dont les réserves sont encore abondantes).
De même, peut-on faire confiance à "une agriculture utilisant raisonnablement des produits phytosanitaires" (alors qu'on constate chaque jour le contraire) et à des entreprises qui "ont bien compris que la préservation de l'environnement était un immense champ de développement pour leurs activités" (cf. LUBRIZOL qui vante sur son site son souci "de l'hygiène, de la sécurité et de l'environnement").
Désolé, M. DOUADY, le capital financier du début de ce siècle est incompatible avec l'environnement.S'il doit se perpétuer, il faudra qu'il s'engage dans des voies totalement différentes, en répondant aux attentes de ses salariés, de la société tout entière (y compris celle des pays pudiquement appelés "en développement") et de l'environnement (naturel et bâti) et non seulement à celles de ses actionnaires et de ses dirigeants surpayés.
Rédigé par : Pierre MERLIN | 14 octobre 2019 à 11:26
Ainsi, "Vivre le Marais" se ferait-il le porte-voix des climato-sceptiques, pour employer le terme en vogue ? Les bras m'en tombent.
Monsieur Douady sait. Seul contre tous, s'il le faut. Le Giec ? Disqualifié : Les experts "n’effectuent pas de recherches ni de mesures sur le climat : ils examinent les dossiers scientifiques publiés dans le monde". Rassembler toutes les connaissances rigoureusement acquises et les mettre bout à bout ne sert à rien. L'affaire est tellement "complexe" que l'on sort du "champ scientifique".
Pas l'ombre d'une réfutation étayée de tel ou tel résultat scientifique précis ; c'est inutile car tout cela est idéologique et n'est que "fonction du pessimisme de certains des auteurs du GIEC". C'est certain, il faut le croire, ... puisque monsieur Douady nous le dit.
Le (gros) bon sens triomphe. Les scientifiques compliqués peuvent aller se rhabiller. Tout est simple.
Et tout va s'arranger depuis que Total a ajouté dans ses statuts "la préservation de l'environnement".
Monsieur Douady, qui est homme respectable et n'a rien d'un gourou à la Greta Thurnberg parrainé par le subversif ministre Blanquer, le sait : tout va bien. Trump et Bolsonaro en sont d'ailleurs d'accord, toutes ces alarmes ne sont que "fake news".
Rassurons-nous, braves gens.
Rédigé par : L. Capdevila | 14 octobre 2019 à 08:59
Eh bien moi, je ne suis pas d'accord. Les arguments utilisés font sourire : l'utilisation "raisonnable" des pesticides et OGM par la Chine ?! et la suppression du crottin, certes, par les voitures, mais aussi l'arrivée des particules fines, qui sont bien pires. Quant à la création d'un directeur de la RSE dans les entreprises... On aimerait des actes plutôt qu'un comité Théodule. Espérons que le 16e arrondissement va ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard.
Rédigé par : Lancelot | 14 octobre 2019 à 07:44
Je réagis comme Claude Broussy : comment se fait-il que tant de commentateurs nous embrouillent avec des discours qui sentent l'idéologie à plein nez et une absence inquiétante de connaissance du sujet
Rédigé par : Hugues | 13 octobre 2019 à 21:12
Complètement d'accord, mais quand les politiques comprendront-ils ces choses simples?
Rédigé par : Claude Broussy | 13 octobre 2019 à 20:45