Au terme d'une séance de travail, de gauche à droite : Fatima Gabour, Commissaire Centrale du IVe, Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police, Gérard Simonet "Vivre le Marais !" et Nadine Colombel, porte-parole du "collectif Pierre au Lard" (IVe)
Il est des rencontres où la tonalité générale des entretiens compte plus que ce qui a été dit. De cette réunion avec Frédérique Camilleri on retient tout d'abord que la nouveau Préfet de police, Didier Lallement, ne transige pas avec l'ordre et la sécurité et cette attitude se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie.
Si ses prédécesseurs ont été trop souvent tétanisés par la menace de poursuites en justice devant le Tribunal Administratif pour des décisions jugées pénalisantes par les commerçants, il apparait clairement que le Préfet désormais en accepte le risque, tout en constatant que la justice tend aujourd'hui à lui donner raison. Depuis six mois en effet, plusieurs affaires ont été jugées en faisant droit à la Préfecture contre des établissements qui n'acceptaient pas les sanctions qui leur étaient appliquées suite à des perturbations de l'ordre public.
Nous avons échangé des avis sur le projet de loi en discussion au Parlement qui vise à élargir les pouvoirs de police du Maire de Paris au détriment de la police. Nous sommes convenus que la responsabilité des ERP (établissements recevant du public) en matière de respect de l'ordre public, de sécurité, de lutte contre le proxénétisme et la consommation de stupéfiants ne se saucissonne pas impunément. Si le Maire doit disposer d'une voix plus forte pour accepter ou non la création d'un nouveau commerce, l'installation d'une terrasse ou d'un étalage, il est préférable que les actions qui s'inscrivent au pénal restent entre les mains de la police qui a les moyens d'agir, l'expertise et la motivation. Il n'est pas inutile de rappeler qu'elle a de plus la charge du renseignement.
S'agissant de nos quartiers, une mise au point de notre part nous a semblé nécessaire : le Marais IIIe et IVe n'est pas le "quartier festif" dont les lobbies de la nuit, des boissons alcooliques et du son amplifié veulent nous persuader pour qu'ils aient licence de tout faire. Il est vrai qu'il y a foule du côté des Francs-Bourgeois les samedis et dimanches après-midi car c'est le centre historique de la capitale et son architecture offre un décor exceptionnel mais le Marais n'abrite pas plus de débits de boissons et encore moins d'établissements de nuit que d'autres quartiers parisiens où l'on sort comme le Ve, le VIe, le VIIIe ou le XIe. Leur nombre a même baissé dans le IVe ces dernières années à la suite de fermetures.
Ce rappel de la réalité va de pair avec notre constatation qu'il y a peu de litiges entre les établissements existants et la population. Pas plus de deux ou trois dans le IIIe, qui se sont réglés grâce à l'action coordonnée, et concertée avec les riverains, du Maire et du Commissaire de police. Nous avons rappelé qu'un abcès persiste au carrefour des rues St Martin et Ste Apolline où l'installation d'une caméra de surveillance est attendue et souhaitée.
Le IVe porte les stigmates des extravagances du mois de juin où la mairie a procédé à un marquage multicolore contestable des carrefours et du mobilier urbain, mais les nuisances sont principalement le fait d'un établissement, le Who's, rue St Merri/Pierre au Lard qui la veille de notre réunion faisait encore bruyamment la fête à 3h30 du matin au désespoir des habitants du 16 rue St Merri qui nous l'ont fait savoir en exprimant leur colère. La préfecture sait que des actions sont en cours au civil et au pénal, engagées par les riverains mais nous avons compris que son attitude à l'égard des débordements courants, jugés inacceptables, allait être affermie. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier.
Nous nous situons en marge du Marais proprement dit mais une rue du IIIème abrite une quantité sidérante de débits de boissons et de restaurants ce qui crée des nuisances significatives et récurrentes, chaque fin de semaine, en terme de bruit, d'engorgement des trottoirs et de saleté après la fermeture de ces établissements. Il s'agit de la partie de la rue Saint Martin située entre le 154 et le 184 où, des deux côtes de la rue, bars et restaurants s'alignent à touche-touche. Certains d'entre eux se montrent respectueux du voisinage et s'efforcent de canaliser les débordements de leur clientèle, mais d'autres s'en moquent complètement et ne sont pas inquiétés. Dès lors qu'il s'agit, je cite, "d'un haut lieu de la culture lesbienne à Paris", tout semble permis. Il en va de même pour un établissement qui met ses locaux à la disposition d’organisateurs d’évènements divers et de fêtes.
La mairie de la Ville veut que les nuits de Paris soient “festives et conviviales” mais il est incompréhensible que la Préfecture de Police ait donné son autorisation à une telle concentration d’établissements disposant de la licence IV.
Rédigé par : Philippe | 23 octobre 2019 à 14:00
La lecture de votre article " Frédérique Camilleri, Directrice de cabinet du Préfet de police, nous reçoit et nous rassure... " me conduit à faire quelques commentaires et à justifier notre mobilisation pour le quartier République.
Tout ne va pas si bien en effet dans la partie nord du Marais.... en particulier dans le quartier République.
Je me bats en effet avec l'établissement "Le Chai d'Adrien", situé en bas de chez moi au 39 boulevard du Temple, depuis des années ! Il donne sur l'entrée de la Place de la République et multiplie les soirées et nuits festives jusqu'à 2h00 du matin, avec force musique amplifiée et débordements de le clientèle dans les locaux et sur la contre allée.
J'ai effectué des signalements auprès de la Préfecture de Police au sujet de la musique amplifiée, qui ont été assez efficaces car la musique est désormais moins forte.
Par contre, les bruits de la clientèle relèvent de la mairie de Paris, et là la situation perdure depuis des années. J'ai déposé une main courante, effectué de nombreux signalements. J'en viens à appeler régulièrement la police au 17 dans la nuit lorsque je suis trop dérangé, mais personne ne se déplace....
Bonne nouvelle : le Chai d'Adrien devrait fermer au 31/12 car l'ensemble des commerces "Chez Jenny et Chai d'Adrien" doivent se transformer en "Bouillon République". J'espère que ce nouvel établissement produira moins de nuisances pour les riverains.
Personne ne s'intéresse vraiment à l'environnement et aux nuisances de la place, territoire partagé entre plusieurs arrondissements.
Je suis très satisfait d'apprendre que le nouveau Préfet de police et son équipe ne transigent pas avec l'ordre et la sécurité, souhaitons qu'ils aident les riverains du quartier République à retrouver un mieux vivre ensemble.
Très cordialement.
Rédigé par : Philippe | 23 octobre 2019 à 08:52
Bravo pour votre action et son compte rendu. Espérons que la préfecture se montrera enfin active.
Rédigé par : Renato | 22 octobre 2019 à 23:15